[COVID-19] Situation des établissements du social et du médico-social

Messieurs, Madame Les Présidents des Conseils départementaux du Grand Est
M. Le Directeur Régional de l’ARS Grand Est
Madame La Présidente de l’URIOPSS Grand Est

La crise sanitaire que nous traversons est sans précédent. Elle a exigé la mise en place de dispositifs inédits pour permettre de limiter la contagion. Cette crise nous met devant une tension. Il est indispensable que chacun limite ses contacts et reste au maximum chez soi. Mais l’action sanitaire et sociale ne peut s’exercer à distance. Elle entraine, de fait, le maintien de nombreux services, l’activité de contact de nombreux professionnel.le.s avec le public dont ils ont la charge.

A ce jour, de nombreuses remontées de terrain nous font dire que les secteurs du social et du médico-social sont en détresse. Manquant de matériel (absence ou non distribution) et parfois de soutiens, ils s’approchent par endroit du point de rupture. Nous pensons particulièrement aux EHPAD, aux services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), aux services de soins infirmiers à domicile (SIAD), aux Centres départementaux de l’Enfance, aux Maisons d’enfants à caractère social et des maisons d’accueil spécialisé…Nous avons relevé des situations incompréhensibles , comme celle où les protections individuelles disponibles dans un foyer de l’enfance ont été enlevées pour être distribuées dans un hôpital.
Le manque de matériel est une urgence à laquelle la collectivité doit répondre, mais au-delà, c’est le travail lui-même qui est complexifié dans ce contexte de pandémie. L’Etat, les collectivités locales, les employeurs privés comme publics sont sur la question de la santé des salarié.e.s dans une obligation de moyens et de résultats.

Comment être dans la proximité et garantir un mètre ou plus de distance ? 
Comment accompagner et soutenir une personne âgée dans ces conditions ?
Comment accompagner et encadrer des enfants placés, sur des périodes de présence continues alors que le cadre de travail ne le permet pas ?

Pour la CFDT, il y a là plus encore qu’ailleurs, nécessité d’avoir des plans de continuité de l’activité élaborés en concertation avec les professionnel.le.s concerné.e.s et avec leurs représentants. Ces plans doivent intégrer la question prioritaire de la protection des personnes.
Ces plans sont importants pour rassurer les salarié.e.s et doivent être établis en toute transparence. Les situations qui nous remontent sont disparates, mais un élément qui ressort est que les matériels de protection sont en quantité suffisante lorsque la solidarité et les dons s’organisent. Aussi, les plans doivent faire apparaitre les besoins, mais également la réalité et les mesures mises en place pour pallier le manque d’équipements. Enfin, nous proposons de permettre aux établissements où la situation l’exige de pouvoir bénéficier de l’appui de la réserve sanitaire.

Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir nous éclairer sur les mesures mises en place sous votre autorité. Il s’agit de garantir les conditions d’exercice et de sécurité des professionnel.les du secteur et d’organiser l’élaboration et la mise en oeuvre des plans de continuité de l’activité.

Notre conviction est que le dialogue social et l’intelligence collective peuvent contribuer à dénouer bien des situations, et à trouver des solutions pertinentes.
Je reste, avec les syndicats CFDT concernés, à votre disposition pour tout échange complémentaire et vous prie d’agréer l’expression de mes salutations distinguées.