Challenge Développement 2021 : le Grand Est engagé ! (Magazine Grand Est n°3 / Juin 2021)

Publié le 08/06/2021 (mis à jour le 15/06/2021)

Au congrès confédéral de Rennes en 2018, les syndicats ont voté une progression de 10% du nombre d’adhérents durant le mandat. Augmenter le nombre d’adhérents, c’est avant tout développer et renforcer les ressources des sections, ainsi que de leurs capacités à connaître, analyser et élaborer des propositions qui concernent les salariés de l’ensemble de l’entreprise.

Pour dynamiser les syndicats, la confédération a lancé « CHALLENGE - Le Grand Boost 2021 ». Ce concours, qui se déroule du 1er janvier au 31 août 2021, récompensera les 50 sections qui auront eu un développement particulier pendant la période.

Plusieurs catégories permettent de distinguer les équipes, dont :

  • le taux de progression : seront primées les sections qui auront obtenu le meilleur taux de progression, durant la période définie, dans leur tranche d’effectif.
  • et la campagne la plus originale : la CFDT récompensera les sections qui auront mené les campagnes de syndicalisation les plus originales avec des pratiques de rencontre des travailleurs ayant une accroche particulière.

Tour d’horizon des sections et des syndicats du Grand Est qui se sont engagés !

Pour le syndicat Défense de Lorraine et de Haute Marne  "le challenge est dans la continuité de nos actions et valorise nos pratiques !" commente Benjamin, secrétaire général du syndicat.

Pour Benjamin et ses équipes, le développement est au coeur des préoccupations depuis 2014. Participer au Challenge était donc dans la continuité logique des actions en cours et une bonne façon de les valoriser.

Depuis plus de 6 ans, le syndicat est particulièrement mobilisé sur le développement ce qui s'est traduit par une forte progression de 500 à plus de 770 adhérents aujourd'hui. La FEAE (Fédération des Etablissements et Arsenaux de l'État) s'appuie pour cela sur une stratégie basée sur le maillage des implantations et la proximité, avec un contact régulier vers les adhérents, les agents ou salariés.

C’est le syndicat qui a procédé aux inscriptions des sections, en les informant de la démarche pour démontrer la continuité avec les actions de développement déjà engagées, et la valorisation des pratiques qui sont maintenant naturelles : proximité, contacts et proposition de l’adhésion.

Il est important de montrer qu’on reste mobilisés, cela permet de valoriser la dynamique depuis plus de 6 ans !


Le syndicat offre des services à ses adhérents comme l’accompagnement à la préparation des entretiens professionnels qui débouchent sur la notation des fonctionnaires ; cela vaut aussi pour quelques sympathisants, ce qui permet de les mener jusqu'à l'adhésion. Le syndicat veut être proche des agents et, depuis 2014, a des militants de terrain qui vont à la rencontre des agents 2 fois par an.

« À cette occasion, un calendrier est distribué à tous (plus de 3000) et on rencontre les adhérents avec le délégué ou le responsable de zone » commente Benjamin.

« Avec le Covid, beaucoup d’agents sont en télétravail. on ne peut plus se déplacer dans les ateliers comme avant. Mais on garde le lien via le réseau intranet, entre autre » explique Jean-Pierre, basé sur la base aérienne de nancy qui participe au challenge.

90% des adhérents ont un militant à proximité à qui ils peuvent s’adresser.

L’exécutif du syndicat soutient et est à l'écoute des délégués qui sont en lien direct avec les adhérents et salariés, pour leur apporter rapidement les
réponses aux questions posées.

« Ça marche très bien et cela permet de proposer l’adhésion par la preuve de notre compétence collective. Avec le Covid, on ne peut plus faire les Conseils syndicaux. Toutefois, on s’est adapté, les visios sont difficiles à 30, on essaye de décentraliser par localité à 10 militants ! Nous organisons des miniconseils, ce qui permet de garder le lien tout en respectant les consignes de distanciation. outre le point sur l’action du syndicat et le développement, cela permet de maintenir le réseau d’entraide entre délégués. On est plus présent auprès des sections en difficulté. En attendant de pouvoir se revoir en Conseil syndical, le suivi du plan de développement se fait en Commission Exécutive via le logiciel de gestion des adhérents « gasel » pour chaque section. Depuis janvier, nous avons accueilli 30 nouveaux adhérents. Il nous faut compenser les départs en retraite par des arrivées. notre taux de syndicalisation est d'environ 25% ! » complète Benjamin.

Globalement en baisse d’effectifs, il y a toutefois des embauches de contractuels, ce qui demande d’adapter le langage car ils ne sont là que pour 3 ans environ. Occasionnellement certains sont recrutés par concours, ce qui permet de leur proposer un accompagnement et l’adhésion CFDT. D'autres, venant du privé, sont déjà adhérents CFDT. « Nous avons la chance d’avoir un maillage étroit sur un périmètre concis ! Notre force est notre réseau militant de proximité » termine Benjamin.

En Champagne Ardennes, la stratégie de développement d’avant Covid de la section de chez BNP Paribas de reims a été mise à mal suite au confinement. Mais pour Anne-Lise : « cette pandémie a permis d’ouvrir des opportunités nouvelles d’aller à la rencontre de nos collègues. Et l'arrivée de ce challenge est un “coup de pied aux fesses“ pour remettre le développement au coeur de nos préoccupations ».

Etre présent pour tous mais primauté à l’adhérent.

Depuis plus d’un an, de grands chamboulements se sont opérés dans l’organisation professionnelle et personnelle des salariés des agences bancaires (télétravail, changement d’horaire et d’ouverture d’agence,….), qui recherchent du soutien et des réponses.

« La section a su rebondir sur ces problématiques pour répondre présent aux sollicitations de tous les salariés, tout en distinguant et en apportant un “plus“ à nos adhérents. En cette période covid, ces derniers sont destinataires d’un courriel d’info qui regroupe et explique les dernières dispositions sanitaires mises en place, entre autres. Nos adhérents ont la primauté en étant informés en avant-première, en se voyant proposer des entretiens d’échanges virtuels, en les questionnant sur leur difficultés. nous incluons de la valeur ajoutée à l’information et à l’accompagnement que nous leurs apportons, que les autres salariés n’ont pas. nous donnons de l’importance à la cotisation que paient nos adhérents ».

EquipeBNP

Pour la section, proposer l’adhésion n’est pas un problème !

« Nous savons valoriser nos actions, nos services. on donne du sens à l’adhésion, donc la proposer ne nous pose pas de soucis. On explique que si les gens veulent des informations plus précises, s’ils ont besoin d’une relation de confiance, cela se fait via un engagement ».

Outre le fait d’augmenter son nombre d'adhérents, la section est aussi confrontée aux nombreux départs à la retraite que les nouvelles entrées ne compensent pas toujours. Au-delà des cotisations qui s’arrêtent, c’est toute une catégorie de personnes, avec des vraies valeurs syndicales, qui s’en va.

« Ce ne sont pas uniquement des adhérents qui partent mais des gens qui ont une fibre syndicale qu’on ne retrouve pas ou peu dans la jeune génération. Cette dernière vit dans l’instantané, le consommable : j’ai tel besoin, je prends, j’utilise et après je jette. Ils n’arrivent pas à se projeter dans l’avenir et ne veulent donc pas s’engager. notre stratégie de développement ne s’appuie pas sur ce public cible en particulier car, avec l’expérience, nous avons été surpris de voir des gens adhérer, alors qu’on ne s’y attendait pas et inversement. En partant de ce constat, nous ne souhaitions pas cibler une tranche d’âge ou un métier. notre communication impacte tout le monde de la même manière. »

L’énergie des militants a été recentrée pour continuer le développement dans les agences où la CFDT est déjà présente.

« Avant la covid, nous avions établi un plan de développement structuré avec une technique offensive : aller dans les agences où l’on n’est pas présent. Mais avec les restrictions de déplacements, les jauges du nombre de personnes sur site, nous avons dû revoir notre stratégie. La visioconférence permet de garder un lien avec les personnes qui nous connaissent mais n’est pas adaptée pour faire connaissance. nous concentrons nos efforts dans les agences où l’on est connu mais pas forcément implanté ».

Avec la crise sanitaire, les équipes étaient focalisées sur la gestion interne de cette pandémie. Le développement était passé en arrière-plan.

« Ce challenge nous a remis en tête qu’il faut continuer à développer, ne pas s’endormir. C’est notre vivier pour trouver des nouveaux qui relaieront nos actions. Ce challenge représente un défi pour notre section. Avec la mise en place de nouvelles pratiques syndicales due à la situation actuelle, l’envie de les partager avec d’autres et d’intégrer ce challenge permet de compenser notre frustration de ne plus pouvoir aller physiquement nos collègues dans les agences » termine Anne-Lise.

En Alsace, le Syndicat Chimie Énergie Alsacea perçu dans ce challenge l’occasion de sensibiliser et structurer davantage l’accompagnement des sections au développement. S’y inscrire, « oblige » dans le bon sens du terme, l’exécutif à mettre en oeuvre une feuille de route précise.

« Même s’il est toujours au coeur de nos préoccupations et de nos projets, le développement se trouve parfois relégué au second plan. La mise en place des CSE (Comité Social et économique) en 2017, le calendrier électoral très dense en 2018 et 2019 puis la crise sanitaire de 2020 ont mobilisé prioritairement nos ressources et ont bouleversé nos projets d’accompagnement » explique Carole, trésorière et responsable des compétences syndicales au syndicat.

Pour mobiliser les sections et les inciter à s’inscrire à la démarche, le syndicat a communiqué dans un premier temps l’information par mail à toutes les sections et celles à fort potentiel de développement ont été contactées individuellement. Des inscriptions spontanées ont également eu lieu.

Nous avons organisé au courant du mois de février une série de visio de “Lancement/pilotage“ avec les sections inscrites dans le but de :

  • replacer le contexte du challenge,
  • échanger sur leurs motivations et aussi les freins et difficultés vis-à-vis de la démarche de proposition d’adhésion,
  • leur présenter les outils que le syndicat peut leur proposer pour les accompagner,
  • les inciter à réaliser un plan d'action.

Lors de ces séances, les motivations évoquées par les sections ont été :

  • la nécessité d’anticiper les prochaines élections tant en termes de consolidation de l’électorat qu’en vue de la constitution des listes électorales ;
  • la volonté d’accroître la capacité d’influence auprès de l’employeur ;
  • la conscience d’avoir priorisé l’exercice du mandat en CSE ou de Délégué Syndical, au détriment du développement ;
  • l’opportunité que représente une démarche de type « challenge » de s’imposer dans l’activité syndicale « courante », un temps réellement dédié au développement ;
  • l’envie de recréer un lien de proximité avec les salariés suite à la crise sanitaire qui a éloigné les représentants du personnel de leurs collègues.

Par la suite, plusieurs sections se sont inscrites à des formations « Proposer l’adhésion » et “Pratiques Syndicales et Développement“ que nous allons déployer dans les 2 mois. D’autres ont manifesté leur intérêt pour la réalisation d’une enquête flash. Nous leur avons fourni un tableau récapitulant les différents outils en vue de l’élaboration de leur plan d’actions. Certaines sections sont en cours de réflexion et de diagnostic, d’autres ont déjà commencé la mise en oeuvre d’actions. Certaines sont assez autonomes et nécessitent moins de suivi.

D’autres ont tout à construire. Nous programmons donc des rencontres régulières lors desquelles nous nous fixons quelques objectifs pour le mois à venir. Une information spécifique et détaillée des services à l’adhérent CFDT sera proposée. Les différents échanges avec les sections ont révélé une méconnaissance de ces prestations. Une rencontre, réunissant l’ensemble des sections inscrites, est prévue au mois de mai, afin d’échanger sur les
difficultés rencontrées et partager les bonnes pratiques.

La section d'Électricité de Strasbourg/ES Energie Strasbourg, engagée dans ce challenge, s’est saisie de cette opportunité d’accompagnement par le syndicat pour participer, pendant 2 jours, à la formation “Pratiques Syndicales de Développement“.

Chimie formation

« Ces journées ont permis de réfléchir sur nos pratiques actuelles, qui sont déjà nombreuses mais pas forcément exploitées à 100% et d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexions. Les échanges ont permis de redynamiser notre cohésion d’équipe en mettant tout le monde à contribution, élus comme adhérents. nous sollicitons davantage ces derniers en les impliquant plus fortement dans nos actions/décisions au niveau du CSE. Les rendre privilégiés, par rapport aux non syndiqués, c’est leur donner de la valeur et la primeur de l’information, qu’ils ne manquent pas de relayer sur le terrain. Ils contribuent à notre visibilité » commente Laëtitia, déléguée syndicale.

L’engagement de la section dans ce challenge est “l’occasion de remanier et d’élargir nos méthodes de communications pour augmenter notre visibilité auprès de tous les salariés“.

Obejctif :+20% d'adhérents ! 

« La phase première a été de créer un groupe développement dédié à la mise en place de notre stratégie, pour atteindre l’objectif final que nous nous sommes fixés : +20% d’adhérents ! Au-delà de cet objectif ambitieux, développer c’est faire connaitre la CFDT et nos actions dans l’entreprise à l’ensemble des salariés pour nous renforcer en vue des prochaines élections.

Pour cela, nous avons réalisé un travail d’observation des salariés pour optimiser nos tournées. nous repérons ceux n’ayant pas d’appartenance à une organisation syndicale et les sympathisants qui seront potentiellement de futurs adhérents, en vue d’aller à leur rencontre. nous avons aussi ciblé notre communication sur les nouveaux embauchés, qui sont récurrents dans notre entreprise de près de mille salariés. nous les approchons dans un premier temps par un mail de « bienvenue » pour leur présenter la section syndicale, tout en les informant de notre prochaine venue afin de leur remettre le livret d’accueil CFDT que nous avons adapté aux spécificités du groupe ES. Nous organisons en parallèle des rencontres sur une demijournée pour leur présenter la section.

La situation sanitaire nous a ouvert une nouvelle opportunité d’échange. Nous organisons des réunions mensuelles d’informations en visioconférences avec nos adhérents, sympathisants et les nouveaux embauchés. nous leur parlons de l’actualité du groupe dont nous faisons partie, de la section, des derniers accords négociés,… Cette méthode plait beaucoup, les salariés nous rejoignent plus facilement en ligne que lors d’une réunion en présentiel : se connecter, c’est facile et rapide. Malgré cela, nous avons hâte de pouvoir à nouveau rencontrer plus facilement les salariés, car rien ne peut remplacer le contact direct et individuel lorsqu’il s’agit de valoriser et de proposer l’adhésion » termine Laëtitia.