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Fermeture de la Centrale de Fessenheim : ne laisser personne sur le bord du chemin

Publié le 17/04/2018

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), publiée au journal officiel le 18 août 2015, révise la part du nucléaire dans la production d’électricité en la faisant passer de 77% (en 2014) à 50% à l’horizon 2025 (la CFDT estime qu’une part de nucléaire à 60 % en 2030 est plus atteignable et réaliste). La fermeture annoncée de Fessenheim devrait s’opérer en même temps que la mise en service du réacteur nucléaire EPR à Flamanville, soit fin 2018 ou début 2019. Sur le terrain, la fermeture s'organise et la CFDT, pro et interpro, prend part aux débats.

Un Comité de Pilotage « Projet d’avenir pour le territoire de Fessenheim » 

infographie fermeture Fessenheim en quelques chiffres 

Le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la transition écologique et solidaire, Sébastien LECORNU s’est rendu sur le site de Fessenheim du 18 au 20 janvier 2018. Il est venu rencontrer les élus du territoire, les salariés EDF et bien entendu les syndicats. A cette occasion, l’intersyndicale de la centrale nucléaire dont la CFDT, a rappelé au Secrétaire d’Etat qu’ils étaient en désaccords avec la décision du gouvernement.

En ce qui concerne un calendrier plus précis des étapes de la fermeture, il n’est à ce jour pas encore connu avec précision. Mais Fessenheim devrait rester une installation nucléaire pendant quatre ou cinq ans, tant que les combustibles radioactifs ne seront pas évacués. Le démantèlement devrait également prendre de nombreuses années et il y aura donc besoin des salariés (sur des métiers différents).

Le vendredi 19 janvier 2018, le Secrétaire d’Etat, entouré du Préfet du Haut-Rhin et du Président du Conseil Régional Grand Est, a installé le comité de pilotage du « Projet d’avenir pour le territoire autour de Fessenheim ». Ont participé à cette réunion, les députés et sénateurs locaux, élus locaux (commune, communauté de communes et département), les consulaires, le Land du Bade-Wurtemberg, l'université de Haute-Alsace, des associations environnementales locales, RTE Grand-Est, SNCF et côté partenaires sociaux : CPME 68, MEDEF Alsace, CGT Grand-Est et CFDT Grand-Est représentée par Denis HASSLER.

 

 

Le projet d’avenir s’articule en 3 axes 

1) Le social

Les problématiques des agents de la Centrale sont et seront traitées par le dialogue social au sein d'EDF

Le COPIL traitera des problématiques des sous-traitants (330 salariés) et celles des emplois induits.

Concernant les sous-traitants, une cellule spécifique est installée dès à présent afin de les identifier précisément en distinguant les emplois spécifiques au nucléaire des autres. Cette cellule a mission d'identifier rapidement les besoins en main d'œuvre de l'économie allemande du territoire de Fribourg et de créer des passerelles.

Concernant les emplois induits, M. Lecornu renvoie leur identification aux élus locaux de Fessenheim (commune, communauté de communes notamment).

Les problématiques compétences-formation devront dépasser celles des salariés concernés pour s'inscrire dans une logique régionale relative aux besoins en matière de transition énergétique. 

2) L’approvisionnement local en électricité par la centrale

M. Lecornu a fait distribuer un courrier de RTE adressé au ministère qui relate toutes les mesures d'ores et déjà prises par le réseau de transport de l'électricité qui "permettent d'assurer le même niveau de sureté et de qualité d'alimentation de l'Alsace.

3) La fiscalité 

La centrale rapporte à la fiscalité locale (commune, communauté de communes, département et région) 14 millions d'euros annuels que le Président Macron lui-même s'engage non seulement à compenser l'euro pour l'euro mais peut-être même au-delà car ces collectivités vont devoir dépenser plus que prévu pour elles-mêmes participer à l'effort de reconversion du territoire. 

La durée et le montant de la compensation seront convenues entre l'Etat et les collectivités de manière contractuelle.

Une seconde réunion du COPIL s’est tenue le 13 avril 2018 sous la présidence du Secrétaire d’Etat dans les locaux de la préfecture de Colmar. Dominique TOUSSAINT, secrétaire général de la CFDT Grand Est a participé à cette grande messe réunissant plus de 80 membres.
revendications CFDT Fessenheim 2018

Une CFDT organisée pour ne laisser personne sur le bord du chemin

Les premiers concernés par la fermeture de la centrale sont les 850 salariés EDF, qui peuvent compter sur le soutien de la section syndicale CFDT, qui elle-même bénéficie de l’appui de son syndicat et de la fédération Chimie Energie.

Par ailleurs, les impacts territoriaux seront non négligeables au regard du nombre d’emplois menacés chez les entreprises intervenantes à la centrale mais aussi avec les emplois induits. En 2014, l’INSEE évaluait à 2000 le nombre d’emplois directs, indirects ou induits dépendant de la centrale nucléaire de Fessenheim.

L’ensemble de la CFDT, pro et interpro est donc concerné par ce dossier. Tous les acteurs CFDT se sont rencontrés dès le 23 février 2018 à Mulhouse pour s’organiser et se coordonner en vue de déterminer un cahier revendicatif offensif (voir encadré ci-dessous)

Le prochain comité de pilotage doit se tenir en septembre 2018. D’ici là, la CFDT poursuit son travail en direction des agents et des salariés concernés mais aussi auprès des responsables institutionnels afin de faire aboutir ses revendications.