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La fusion alsacienne,« un signal anxiogène » ( L'alsace, DNA - Divers / Di. 11 Novembre 2018 )

Publié le 12/11/2018

Désormais dans les tuyaux, la fusion des deux départements alsaciens soulève bien des interrogations sur l'avenir du Grand Est.

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Le Céser s'en est fait l'écho quelques jours avant la séance plénière du conseil régional. À sa tête, Patrick Tassin ne cache pas un certain désarroi face à la méthode du gouvernement : « Lors de notre entrevue, la ministre Jacqueline Gourault est loin de m'avoir tout dit... Si elle m'a bien parlé du tourisme, elle ne m'a rien dit de tel concernant le développement économique. »

L'orateur fait allusion aux compétences qui seraient transférées à la future collectivité, comme mentionné dans « la déclaration commune en faveur de la création de la collectivité européenne d'Alsace » signée le 29 octobre par le Premier ministre, les ministres Gourault, Borne et Blanquer, les présidents des Bas-Rhin et Haut-Rhin, et le président de région.

Au sein de l'assemblée socioprofessionnelle, l'embarras, palpable, traverse tous les collèges. Patronal : « Nous nous opposerons à toute délégation économique à cette collectivité », assène Gérard Claudel pour la CRCI. « Disons chiche, mais ne créons pas de fracture entre nous », nuance Pierre Marx pour la CPME du Grand Est.

La victoire du « chacun pour soi »
 

Même perplexité dans les rangs syndicaux : « Ne risque-t-on pas de voir l'Alsace faire cavalier seul alors qu'elle représente les deux tiers des créations d'emplois et 38 % du PIB de la région ? », questionne Françoise Seirolle (CGT). « C'est déjà difficile. Où va-t-on mettre le curseur de l'équité ? », renchérit Marie-Claude Briet-Clément (CFDT). FO affirme son opposition à la fusion. Karl Tombre (collège université) note que la spécificité frontalière n'est pas propre à l'Alsace, pourtant promue « chef de file » dans la déclaration commune : « Si on expérimente, il faut être cohérent plutôt qu'empiler de nouvelles couches. »

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