Pour la CFDT, « assez d'annonces, place aux actes ! » (DNA, Je 7 mai 2020)
À la veille du déconfinement général, la CFDT Alsace se place dans le temps de la reconstruction de l'activité économique. Pour le syndicat, celle-ci ne pourra pas se faire sans dialogue social.
« Il faut arrêter les annonces et passer aux actes », enjoint la CFDT, face au « flou » et aux « contradictions » de la communication gouvernementale. « Il y a un monde entre les annonces de plan d'urgence et la réalité. Soutenir une grande entreprise comme Air France et une multitude de PME-TPE en difficulté, ce n'est pas pareil », dit Jean-Luc Raymondaud membre du bureau de la CFDT Alsace.
Ses militants ont été très « visibles » dans les entreprises qui ont continué à travailler (l'agroalimentaire, la chimie, l'emballage...). Ils ont répondu aux questions des salariés inquiets pour leur emploi, leur salaire, donné des informations aux employeurs sur la mise en oeuvre du dispositif « très complexe » de chômage partiel.
Et pour la suite ? [...]
Depuis trois semaines dans le département, syndicats et patronat travaillent avec la médecine du travail sous l'autorité de la préfecture, à un projet de charte pour la reprise d'activité dans les entreprises.
Pour Sabine Gies, secrétaire générale de la CFDT Alsace: « La pierre angulaire du dispositif est le dialogue social entre employeur et salariés. Il s'agit d'agir et de construire ensemble la mise en sécurité du personnel et l'organisation du travail pendant cette période de crise sanitaire. »
[...] « La charte, précise Jean-Luc Raymondaud, est un guide de bonne conduite pour faire du dialogue social un gage de qualité de la reprise avec l'objectif de sécuriser les entreprises et leurs salariés. »
Le document, non contraignant, n'est pas encore signé. Mais, assure Sabine Gies, le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont d'ores et déjà donné leur accord. Les promoteurs du dialogue social espèrent engager la même démarche avec la préfecture du Haut-Rhin pour avoir une charte à l'échelle de l'Alsace.
Pour une reconnaissance du Covid-19 en maladie professionnelle
La prise en compte du problème de santé de tous les travailleurs atteints par le coronavirus est une priorité pour la CFDT. Or, les annonces ministérielles faites jusque-là, limitent la reconnaissance du Covid-19 en maladie professionnelle aux personnels soignants de l'hôpital public. Ce qui exclut des milliers de professions concernées (contractuels, soignants du privé, caissières, employés de l'agroalimentaire...), estime le syndicat. Il demande que la mesure soit élargie à l'ensemble des travailleurs exposés et touchés par le virus pendant toute la durée de la crise sanitaire. La CFDT Alsace réclame la mise en place rapide d'un tableau de maladie professionnelle sur le Covid-19, et la création d'un fonds d'indemnisation spécifique pour les victimes « par ricochet ».
Dans le registre préventif, le syndicat souhaite que le budget prévention du régime local d'assurance maladie soit utilisé pour intensifier les actions de dépistage des affections cardiovasculaires, du diabète, ces pathologies connexes constituant un facteur aggravant du coronavirus.
