Centre d'appels Sonéo : la crise sanitaire vire au conflit social (ER, Je 26 mars 2020)

Publié le 26/03/2020

Face au coronavirus, les salariés du centre d'appels Sonéo de Maxéville réclament de pouvoir télétravailler ou d'être mis au chômage partiel. La direction a accepté puis fait machine arrière. D'où un clash avec les organisations syndicales.

La crise sanitaire liée au coronavirus est en train de devenir une crise sociale dans le centre d'appels de la société Sonéo à Maxéville.

Plus de trois cents salariés travaillent sur ce site. En théorie, rien n'empêche qu'ils restent confinés et bossent depuis chez eux.

« Par définition, notre métier, qui est de répondre au téléphone, peut se faire à la maison en télétravail », confirme Serge Kubler, porte-parole de l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO. Mais la réalité est tout autre.

Certains gros clients de l'entreprise auraient refusé la solution du télétravail. « Ils se retranchent derrière la sécurisation de leurs données qui ne serait plus assurée de façon suffisante si on y accède avec un ordinateur à domicile », explique Serge Kubler.

Conséquence : le télétravail n'a pas pu être généralisé et la majorité des salariés du centre d'appels sont censés venir travailler, côte à côte, dans les open-spaces du site de Maxéville.

« Lorsque le confinement est entré en vigueur il y a une semaine, cela a été la panique. Certains salariés étaient en pleurs et ne comprenaient pas pourquoi ils devaient continuer à rester ici », raconte Serge Kubler.

Les syndicats ont alors déclenché un « droit de retrait collectif ». Ce qui a vidé les locaux. « Seuls une dizaine d'employés sont venus prendre leur poste », confie Serge Kubler. Cela n'a pas duré. Car des négociations entre la direction et l'intersyndicale ont abouti à un accord.

Menaces de retenue de salaire

Il a été convenu que des salariés reviendraient travailler dans les locaux de l'entreprise mais sur la base du volontariat et avec des conditions de sécurité renforcées. Le reste du personnel devait être mis en chômage partiel. Au bout de 24 h, la direction est toutefois revenue sur cet accord.

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« C'est lamentable et irresponsable de nous obliger à revenir nous agglutiner sur une plateforme d'appels, au risque de propager la maladie ! », proteste le porte-parole de l'intersyndicale qui a saisi l'inspecteur du travail et lancé une procédure d'alerte.

« Si la préoccupation première de Sonéo est d'assurer la santé et la sécurité des collaborateurs, la société a également le souci de maintenir les emplois.[...] réplique la direction de Sonéo dans un communiqué [...].