Quel lien entre travail et cancer du sein ? ( RL - Lorraine / Me. 31 Octobre 2018 )

Publié le 31/10/2018

Le milieu professionnel, le travail de nuit, le stress, les produits chimiques ou ionisants favoriseraient-ils le cancer du sein ? C'est ce que la CFDT 57 veut savoir en lançant une étude à l'échelle du département.

 

0-RL-354x210


Le travail de nuit influerait sur les perturbateurs endocriniens, avec des influences sur les organes hormonaux. La CFDT 57 lance une étude et commence par les milieux hospitaliers pour recueillir un maximum de données. 
 

« À l'hôpital gériatrique de Creutzwald, pour 130 salariés, neuf cas de cancers du sein sont recensés en ce moment même », s'alarme Josiane Clavelin. « Il y a quatre ans, à l'hôpital de Freyming, on a recensé les cancers du sein déclarés entre 1990 et 2000 en service pédiatrie. Là aussi, 9 cas, et malheureusement deux femmes sont décédées. » Militante CFDT, membre à la retraite du personnel soignant hospitalier, qui a connu les nuits et des charges de travail toujours plus importantes, Josiane Clavelin a bien l'intention de s'investir dans la nouvelle campagne menée par les sections CFDT Mines et Santé Sociaux de Moselle.

En jeu, le lancement, sur le département, d'un questionnaire anonyme, qui pourrait mettre en lumière des liens entre déclenchement du cancer du sein et milieu du travail. « La prévention primaire du cancer du sein est totalement occultée. Il ne faut pas confondre prévention et dépistage », pointe François Dosso, pour la CFDT Mines, section très active en matière de reconnaissance de maladie professionnelle.

Pour toutes les femmes
 

« Nous nous sommes rendu compte qu'il existait déjà beaucoup de littérature scientifique sur la liaison travail de nuit et cancer du sein. » Peut-être une question de perturbateur endocrinien, le travail de nuit modifiant le cycle hormonal. « Mais il y a aussi d'autres déclencheurs, comme les rayonnements ionisants, les produits chimiques professionnels pour les coiffeurs ou les ongleries, etc. »

Le questionnaire et sa grosse centaine de questions ont été soigneusement élaborés avec des médecins et une professeure en épidémiologie. « Il respecte toutes les règles de l'épidémiologie », assure Hubert Leininger pour la section Santé Sociaux.

Cette étude de la CFDT pourrait bien être le point de départ d'un combat au long cours : la reconnaissance du cancer du sein en maladie professionnelle en cas de facteurs avérés.

Dans un premier temps, le questionnaire sera distribué sur papier, dans le milieu hospitalier notamment, grâce à la présence des militants CFDT. Mais il est aussi disponible sur demande par mail. « Ensuite, lorsque nous serons au point, avec toutes les autorisations nécessaires, le formulaire sera disponible sur internet. On veut l'ouvrir à toutes les professions, femmes de tout âge, atteintes ou pas de cancer du sein. »

Médecins et épidémiologistes ensuite feront mouliner le logiciel adapté pour interpréter les résultats. Puis l'étude sera élargie au Grand Est. Et, pourquoi pas, à toute la France.

Laurence SCHMITT  Questionnaire sur demande à mineurs-cfdt@wanadoo.fr ; syndicat-57@sante-sociaux.cfdt.fr