Faire collectif, le leitmotiv de la CFDT Grand Est (SH / 15 Novembre 2022)
Du 8 au 10 novembre, Bischoffsheim (Bas-Rhin) a hébergé le deuxième congrès de l’URI Grand Est. Le secrétaire général a été reconduit, la résolution adoptée à 84,76 %. La feuille de route est claire : être au plus près des syndicats, agir sur le travail et l’emploi pour protéger les travailleurs face aux transformations.
« Nous sommes les héritiers du travail mené de longue date par nos prédécesseurs, et c’est à nous de poursuivre le travail », a lancé Dominique Toussaint, le secrétaire général réélu à la tête de l’Union régionale interprofessionnelle (URI) du Grand Est, à l’occasion du deuxième congrès de l’union régionale née de la fusion des anciennes régions Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace.
« On savait que ce ne serait pas simple et que nous devrions faire avec des réalités très différentes », résume-t-il. C’est peu de le dire. Quatrième région française en superficie, le Grand Est (où vivent 5,5 millions d’habitants) regroupe dix départements. (Ardennes (08), Aube (10), Marne (51), Haute-Marne (52), Meurthe-et-Moselle (54), Meuse (55), Moselle (57), Bas-Rhin (67), Haut-Rhin (68) et Vosges (88).)
« Nos histoires n’étaient pas les mêmes, et ces quatre années n’ont pas été anodines, mais c’est désormais en commun qu’il faut envisager l’avenir, plaide le Syndicat Défense de Lorraine et Haute-Marne. C’est à nous de jouer pour continuer à aménager cette belle maison. »
Durant ce congrès, de nouvelles pierres ont justement été ajoutées à la « maison » et ses 157 syndicats à l’occasion des débats d’amendements, portant sur les questions de formation et de communication notamment.
“Agir face aux transformations”
Aux évolutions internes s’ajoute un contexte régional, national et international chargé. Crise des gilets jaunes, tension sur les chaînes d’approvisionnement, guerre en Ukraine et Covid-19 ont jalonné ces quatre dernières années. Les militants restent très marqués par cette catastrophe sanitaire, qui a entraîné le décès de milliers de personnes sur son territoire et a saturé ses hôpitaux. C’est d’ailleurs logiquement que la pandémie pèse sur la résolution. « Le Covid-19 a bouleversé le travail ; c’est actuellement l’ensemble du contenu, des outils et des relations de travail qui sont modifiés dans bien des secteurs. L’URI accompagnera les collectifs syndicaux pour qu’ils puissent agir face à ces transformations. »
Afin d’agir face aux transformations, il est proposé dans le préambule de la résolution de « poursuivre l’action engagée pour plus de proximité, relever le défi de la transformation du travail et de l’accompagnement des équipes et faire du développement le fil rouge de toutes nos actions ». Des ambitions détaillées dans les cinq chapitres du document, avec de nombreux chantiers.
Développement et proximité
Parmi les priorités, le développement. « Malgré le travail considérable réalisé par les équipes syndicales, le nombre d’adhérents en Grand Est baisse depuis plusieurs années. Ce résultat global décevant cache de grandes disparités. Nous devons tous nous mobiliser pour augmenter le nombre de nos adhérents, par la syndicalisation, la fidélisation ainsi que l'orientation vers les syndicats CFDT retraités », pointe la résolution. « Pour faire face au défi du renouvellement générationnel, il faut faire évoluer notre image afin d’attirer les jeunes dans nos structures », insiste le Syndicat Construction et Bois de Meurthe-et-Moselle.
Autre chantier, la proximité, elle aussi largement évoquée dans les interventions des syndicats. « La nouvelle mandature doit aller au-delà, [grâce à] la mise en œuvre d’une véritable politique structurelle avec les territoires, vers les bassins d’emploi, vers les travailleurs, détaille la résolution. Il s’agit de faire vivre la proximité en faveur de nos objectifs de développement, de visibilité, avec des axes multiples. » Enfin, alors que la pandémie a bouleversé le travail et en a modifié le contenu, l’URI, en lien avec les syndicats, entend accompagner les équipes pour agir sur les différentes thématiques (santé au travail, emploi et sécurisation des parcours professionnels, développement durable…)
“L’action syndicale du futur va demander encore plus d’efforts”
Ces défis, les syndicats sont prêts à les relever ensemble. « L’action syndicale du futur va nous demander encore plus d’efforts, mais c’est à ce prix que nous resterons première organisation syndicale de France », rappelle le Syndicat Métallurgie d’Alsace.
« La situation que nous vivons impose une CFDT forte, capable d’imposer ses idées dans les entreprises comme dans la société », martèle le Syndicat Communication, Conseil, Culture de Champagne-Ardenne.
En conclusion, Dominique Toussaint a donc appelé à « cultiver notre unité plutôt que nos divergences [et à] mettre en permanence l’intérêt des travailleurs au centre de notre travail quotidien ».
