Assistantes sociales : le grand malaise d'une profession (France Inter / Jeudi 10 JUIN 2021)

Publié le 14/06/2021

Un mois après la mort d’Audrey Adam, cette assistante sociale de 36 ans tuée dans l'exercice de son métier par un octogénaire lors d'une visite à domicile, nous sommes retournés dans l'Aube pour rencontrer ses collègues et les travailleurs sociaux encore bouleversés par ce drame.

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Violence et agressivité quotidienne

Avant cet évènement dramatique, il y a quelques mois à peine, une assistante sociale de Troyes avait déjà été violemment frappée.

David Bernard est le secrétaire de la section CFDT du conseil départemental dont dépendent ces travailleurs sociaux. Avec lui, direction l’une des circonscriptions les moins urbanisées du territoire.

Il raconte :

"Tout le monde se demande ce qui fait que des personnes s'en prennent à ceux qui viennent les aider. Cela paraît tellement paradoxal. Cet assassinat, c'est l'horreur absolue. Mais cela fait remonter les peurs de la violence plus quotidienne : les insultes au téléphone, les visites à domicile qui se passent mal. Certains travailleurs sociaux sont inquiets. Ils n'ont pas de réponse de la hiérarchie concernant cette insécurité."

Ici à Arcis-sur-Aube, explique-t-il : 

Pas de train... À peine un bus. Pas de bureau Pole emploi. Sur ce territoire que l'on peut qualifier d'oublié, l'antenne médico-social du département est le dernier service public ouvert en continu. Forcément, les gens viennent y exprimer leur colère, se plaindre de leur retraite non versée, ou des difficultés plus profondes qui les touchent.

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Onde de choc au delà de l'Aube

Et l’onde de choc a largement dépassé les frontières du département. Avec une pétition, 45000 signatures déjà, un hashtag #balancetontravailsocial, et un collectif national "travail social de demain", créé dans la foulée de l’assassinat d’Audrey Adam. .../...

Des travailleurs sociaux qui s’apprêtent à envoyer une lettre au président de la République pour demander notamment la création d'un observatoire des violences subies par la profession. .../....