BBC Cellpack Packaging : les ouvriers en grève illimitée (L'Alsace / Mardi 13 Octobre 2020)

Publié le 13/10/2020

L’usine illfurthoise BBC Cellpack Packaging, spécialisée dans l’emballage flexible, était quasiment à l’arrêt ce lundi 12 octobre en raison d’un mouvement de grève des ouvriers. .../...

.../... à la suite d’un préavis de grève illimitée déposé par le syndicat CFDT de l’entreprise, .../... l’équipe du matin,.../...., ne s’est pas rendue
aux ateliers et est restée devant l’entrée de l’usine.

« La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, l’élément déclencheur de la grève, c’est la non-rémunération d’une pause de 20 minutes. La convention collective dans le papier-carton a changé le 1er juillet dernier. Elle précise qu’après six heures consécutives de travail, on a droit à une pause rémunérée de 20 minutes, or la direction ne veut pas appliquer cette disposition, mettant en avant l’accord d’entreprise qui prévaut sur la convention collective. Nous travaillons donc huit heures, suivies d’une pause de 20 minutes non rémunérée », explique Kevin Brito, délégué syndical CFDT.

Or cet accord d’entreprise sur le temps de travail, signé au printemps dernier et assorti d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE),
a déjà eu du mal à passer auprès des ouvriers, qui dénoncent « un chantage à la fermeture ».

.../.... « On nous a demandé de travailler 39 heures payées 35 heures, en ajoutant que si plus de 20 person nes refusaient, l’entreprise allait fermer ! ».Ce nouvel accord, qui court jusqu’en 2023 et qui équivaut concrètement à une baisse de salaire, .../....

Enfin, le dernier grief et non le moindre, concerne la généralisation des 3x8. « Avant, les gens travaillaient en 3x8 sur le principe du volontariat et ça a toujours fonctionné. Aujourd’hui, ceux qui ont des enfants ou qui ont toujours travaillé de nuit voient leur vie totalement bouleversée », ex-
plique un membre du comité social et économique (CSE).

Au final, une dizaine de personnes ont refusé de signer l’accord sur le temps de travail. Elles ont été licenciées dans le cadre du PSE ainsi que onze autres personnes. .../...
« Nous avons travaillé durant tout le confinement sans gel hydroalcoolique et sans masques fournis par l’employeur », expliquent les ouvriers.

Sur demande du CSE, les horaires de travail ont cependant été aménagés à partir de la mi-mars pour que les gens ne se croisent pas dans les vestiaires.
« Procédé qui a été annulé par une simple note de service début mai, avant la fin du confinement, sans consultation aucune. »

Le CSE a lancé une procédure pour délit d’entrave.

Il était aussi question d'une prime Covid mais la direction nous a fait savoir que la prime ne serait accordée qui si on retirait la plainte », poursuivent les ouvriers, dépités. Le délégué syndical signale enfin que des négociations sur un accord d’intéressement des salariés ont été arrêtées « car les objectifs étaient inatteignables ».

 « .../.... On veut bien faire des efforts, on en a déjà fait beaucoup mais un moment donné, trop c’est trop ! ».