Crise au CHRU : des causes historiques (RL, VM / JE. 30 AOÛT 2018)

Publié le 30/08/2018

La situation « de quasi-faillite » constatée à l'hôpital de Nancy trouve ses origines dans un déficit cumulé structurel provenant de l'éclatement des sites dans le bassin de Nancy.

Logo Répu et Vosges Matin 581 x 191

 

Comment le CHRU de Nancy en est-il arrivé à la situation de « quasi-faillite » décrite par le comité interministériel de performance et de modernisation de l'offre de soins, le Copermo ?

La genèse remonte à 1973, année de construction de la barre historique du CHU sur le plateau de Brabois. C'était la pleine campagne. Puis, au fil des années, des spécialités médicales sont arrivées dans des bâtiments qui ont poussé tout autour.

« La politique d'investissement n'a pas été assez structurée, elle a manqué de perspectives claires..../... », déplore Christophe Lannelongue, directeur de l'Agence régionale de santé Grand Est (ARS), qui réclame aujourd'hui à l'établissement nancéien des efforts supplémentaires pour être en capacité d'autofinancer, .../...

« Si le CHRU de Nancy était un monobloc, comme d'autres, on s'en sortirait ! », confirme Alex Gorge, délégué CFDT de l'hôpital de Nancy. « Mais les sites sont dispersés et ça génère tellement de frais de fonctionnement que c'est impossible. Rien que la maternité régionale, c'est 1,7 M€ de frais de fonctionnement par an... », poursuit le représentant des 12 000 salariés de l'entité.

.../...

« L'ancien hôpital Saint-Julien a été fermé et, en 1998, on a ouvert un hôpital de neurochirurgie quartier Lionnois, au centre-ville de Nancy. Maintenant, la neurochirurgie doit monter à Brabois. On a fermé l'hôpital de Toul, on a fermé Maringer-Fournier à Nancy. La maternité régionale va remonter aussi. Le CHRU ne peut autofinancer un tel plan immobilier de remontée à Brabois. Il faut des aides », assure le délégué CFDT.

.../...

Les membres du conseil de surveillance du Centre hospitalier régional universitaire n'ont pas dit autre chose, lundi, en adoptant « un vœu » adressé à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour lui demander, « une décision rapide, claire et positive de l'État ». De l'argent !