De la difficulté d’enseigner masqué (L'Alsace / Mardi 17 Novembre 2020)

Publié le 20/11/2020

Début octobre, le syndicat Sgen- CFDT Alsace a sondé les enseignants de l’académie sur leurs conditions de travail avec le masque. 

Ils ont été 966 à répondre, du premier au second degré, dans les filières générales et professionnelles, ...

La quantité, pas la qualité.

Les dotations ont été suffisantes, .../.... avec de grandes disparités d’un établissement à l’autre. Restent les personnels enseignants vulnérables qui n’ont pas eu les modèles chirurgicaux auxquels ils ont droit. Si la quantité y est, ils sont déçus par la qualité et le confort des équipements fournis.

Ils sont 95 % à estimer que leurs conditions de travail se sont dégradées du fait du port du masque. Ils évoquent des problèmes de voix (à 61 %), une fatigue supplémentaire (65 %), l’impression d’étouffer (62 %) et la gorge sèche. Sont aussi mentionnés des maux de tête plus fréquents, ou le
manque de visibilité dû à la buée sur les lunettes


Relation avec les élèves dégradée.

Mais, « ce qui soucie le plus les profs de l’académie, c’est de voir se détériorer ce qui fait le sel de leur métier : la relation avec les élèves. »
À 80 %, ils estiment que celle-ci s’est dégradée et, à 73 %, que la gestion de classe est plus difficile. « Il faut à la fois gérer les récalcitrants et le bavardage masqué. »

Les enseignants relèvent « une énorme perte de compréhension de la part des élèves et […] des soucis permanents d’attention. » .../...

Par ailleurs, « enseigner avec un masque est particulièrement compliqué en maternelle, car beaucoup de choses passent par l’expression du
visage : les histoires, les sons, la bienveillance… », ainsi qu’au CP, dans l’apprentissage du français ou en cours de langue vivante.

Aussi, « 69 % professeurs du second degré et 52 % de ceux du premier degré souhaiteraient qu’on les autorise à retirer le masque quand ils sont à distance des élèves, comme c’était le cas en juin », poursuit le syndicat. .../...

Équipements propres.

Face à cela, des enseignants se sont eux-mêmes équipés, par exemple d’amplificateurs de voix, et sont nombreux à demander des masques
chirurgicaux ou au moins d’autres modèles plus respirants et qui laissent mieux passer la voix..../...
Enfin, plus largement, les enseignants interrogés soulignent « l’absurdité de lutter contre une épidémie avec des masques mais dans des classes surchargées ». Des données qui recoupent l’enquête nationale d’un autre syndicat, le Snuipp-FSU, selon laquelle plus de 81 % des répondants se sentent mal protégés dans l’exercice de leurs fonctions et 83 % s’inquiètent de l’efficacité du masque en tissu fourni par l’Éducation nationale.

LIRE Sur le site du Sgen-CFDT Alsace : www.sgen-cfdt.fr

 

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