SGEN-CFDT ALSACE CONSTRUIRE ET CONSOLIDER (SYNDICALISME HEBDO CFDT / 17 décembre 2020)

Publié le 17/12/2020

DEPUIS QUATRE ANS, LE SYNDICAT SGEN-CFDT ALSACE POURSUIT SA PROGRESSION DANS LES ÉTABLISSEMENTS DU HAUT-RHIN ET DU BAS-RHIN,
ET VOIT SON NOMBRE D’ADHÉRENTS CROÎTRE. LOIN D’ENRAYER LA DYNAMIQUE, LA CRISE SANITAIRE A POUSSÉ LES MILITANTS À ÉLABORER
DE NOUVELLES PRATIQUES.

« Construire une identité commune, être proche des réalités du terrain et dépoussiérer notre façon de faire du syndicalisme », résume Laurent Gomez, secrétaire général du Syndicat Sgen-CFDT Alsace.

C’est ce triptyque qui vient à l’esprit de ce professeur d’histoire- géographie lorsqu’il jette un coup d’œil dans le rétroviseur et regarde le chemin parcouru par les équipes CFDT depuis 2015 (quand est né le Sgen-CFDT Alsace, à la suite de la fusion entre Sgen du Bas-Rhin et Sgen du Haut-Rhin).

« Nous pouvons être fiers du travail accompli. » En 2016, le syndicat comptait 1 700 adhérents ; il est depuis en constante progression (+ 3 % en 2018, + 7 % en 2019) avec près de 1 900 adhérents.

Lors des dernières élections, en 2018, cela s’est par exemple traduit par une progression de 2,5 % dans le second degré. Autre satisfaction, l’ambiance générale qui règne au sein des équipes :

« Nous avons instauré le plaisir de militer »

Comment en est-on arrivé là ?
« En tenant un discours de vérité. Nous sommes là pour dire les choses comme elles sont. Nous sommes pragmatiques, ne faisons pas de propagande. » Sur tous les sujets. Ainsi, en 2018, lorsque la question des retraites fait la une de l’actualité, les militants montent au créneau, ne se démontent pas et font œuvre de pédagogie.
Résultat ? « Nous n’avons eu aucune démission dans les établissements où nous sommes passés », savoure Laurent Gomez. Un travail de proximité indispensable, qui s’accompagne d’une transformation des pratiques.

Valorisation des résultats
La communication du syndicat a été totalement repensée. Une lettre d’information est envoyée à tous les adhérents tous les quinze jours, et toutes les semaines aux enseignants. « C’est important d’avoir constamment un lien avec les adhérents », insiste François Friedelmeyer, responsable de la communication du syndicat. Cela permet aussi de valoriser les résultats obtenus.

« On a, là aussi, largement progressé. On n’avait pas ce réflexe… », reconnaît Laurent.
La communication papier est abandonnée au profit des réseaux sociaux. La page Facebook du syndicat compte 1 500 membres et le compte Twitter est suivi par 400 personnes. Le site internet et ses contenus sont régulièrement mis à jour.

Pendant le confinement, une publication a été consultée par 60 000 visiteurs en quelques jours

(alors que c’est de 200 à 300 au quotidien).

Autre satisfaction pour le Sgen-CFDT Alsace : un document de six pages contenant des propositions « pour que demeurent la santé, la sécurité des usagers de l’école et la non-propagation du virus » dans les établissements, rédigé au lendemain du discours du président de la République du 13 avril et adressé à la rectrice de l’académie, a fini par atterrir sur le bureau du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

« C’est aussi ça, le syndicalisme ! », insiste Laurent Gomez.

Réseau et “correspondants”
Communiquer oui, mais…
« Il faut faire en sorte que nos positionnements soient relayés sur le terrain. Les deux sont indissociables », ajoute Sophie Reitzer, professeur
de mathématiques à Colmar, qui pilote le réseau de secrétaires de section et organise les déplacements des militants dans les 265 collèges et lycées alsaciens. Ses missions ? Susciter les demandes, les satisfaire et donner envie à ses collègues de s’investir.

Pour cela, elle peut s’appuyer sur ses « correspondants » présents dans 152 établissements. « Notre objectif est d’être présents partout et de pouvoir dépêcher quelqu’un dès qu’il y a une demande. » En somme, s’adapter. Tel a d’ailleurs été le mantra des équipes ces derniers mois, tant pour s’assurer au quotidien des conditions de travail que pour garder le contact avec eux.

« Nous avons refusé de compter nos heures. C’est une période difficile. On ne voulait pas les abandonner. On a parfois mis nos vies personnelles entre parenthèses »

, ajoute Chloé Muller, responsable CFDT chargée du premier degré dans le Haut-Rhin.

Ainsi, alors que le premier confinement est annoncé, coïncidant avec la période des mutations, un temps fort de l’année où les sollicitations et
les inquiétudes des collègues sont nombreuses, il a fallu trouver un plan B.

Succès de la visioconférence
Des visioconférences sont immédiatement mises en place. Plus d’une centaine de personnes assistent aux différentes sessions. Et les adhérents sont contactés individuellement pour des échanges personnalisés.
Des heures devant l’écran ou au téléphone, mais un vrai succès. Autre point positif, la visioconférence a permis à des militants qui ne se connaissaient pas de se rencontrer, et à d’autres qui n’avaient jamais eu la possibilité de se déplacer de se joindre facilement aux échanges.

« En temps normal, alors que dans certaines réunions il n’y avait que cinq ou six présents, il est arrivé que quarante personnes répondent à notre
invitation », s’exclame Sophie, qui envisage de nouvelles méthodes de travail.

Alors que se profilent les élections professionnelles, en 2022, les militants entendent poursuivre leurs actions, densifier leur réseau de sections et assurer une présence continue dans les écoles, collèges, lycées… et les services sans section.

« Le mandat qui s’achève a été celui de la construction, les quatre prochaines années doivent être celles de la consolidation », insiste d’ailleurs
le Sgen-CFDT Alsace dans le préambule de son deuxième congrès de Colmar, en décembre 2019. Une feuille de route on ne peut plus claire.

Pour aller plus loin