Une manifestation et des questions après l’annonce de licenciements à Reims Events (L'Union / 25 novembre 2020)

Publié le 27/11/2020

Alors que le leader de l’événementiel à Reims s’apprête à mettre sur le carreau huit salariés sur 42, la CFDT se mobilise, critiquant une entreprise qui « licencie malgré les aides de l’État et des collectivités ».

.../.... Didier travaille depuis 25 ans pour la structure événementielle rémoise,.../.... Dans peu de temps, il dira adieu à son poste d’agent de sécurité. Il ne partira pas seul. Sa femme, .../.... va aussi perdre son poste de commerciale. Les époux font en effet partie des huit salariés que l’entreprise s’apprête à licencier. Le couple en instance de licenciement s’est bien vu proposer deux postes : « l’un à Chilly-Mazarin, dans l’Essonne, l’autre à Vannes, dans le Morbihan… » Près de 450 kilomètres séparent les deux villes. Ils ont décliné.

Un rassemblement le 7 décembre devant le Centre des congrès

.../... Didier est représentant des futurs licenciés. Il dévoile que « bien avant les licenciements, des propositions de rupture conventionnelle avaient été faites aux salariés. Certains, en burn-out depuis des mois, les ont acceptées. Ceux qui les ont refusées se retrouvent aujourd’hui dans les licenciements économiques. »

L’agent de sécurité est désormais épaulé par la section « 3C » (Communication, Conseil, Culture) de la CFDT. Celle-ci, dans nos colonnes, dénonçait déjà récemment des « abus » de la part du groupe GL Events, dont fait partie Reims Events, en estimant que la crise du Covid avait « bon dos ».

L’antenne rémoise du géant mondial de l’événementiel, lequel a dégagé plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019, déclarait au contraire que face à une baisse estimée de 80% de son chiffre d’affaires cette année, elle n’avait d’autres choix que de se séparer d’une partie de ses effectifs.

La CFDT n’y croit toujours pas et a prévu de le faire savoir, en organisant, le 7 décembre à 10 heures, un rassemblement devant le Centre des congrès. Il sera suivi d’une marche vers la mairie et la sous-préfecture, pour « mettre la collectivité et l’État devant leurs responsabilités », indique Cyrille Marques, patron de la CFDT Marne. .../....dénonce des propositions de reclassement « en dépit du bon sens, en séparant les couples », et une « politique d’économie et de profit »  : à ses yeux, « l’entreprise licencie malgré les aides de l’État et des collectivités. Elle profite du système pour réaliser des économies à long terme, en licenciant les anciens, les plus gros salaires, avant de réembaucher, en 2021, des plus jeunes, avec des salaires plus bas. »

Reims Events ne fait « aucun commentaire »

Est-on face à une « casse sociale organisée, qui se produit à Reims, mais aussi chez GL Events à Lyon, Metz ou Nantes », selon Paul Corré, secrétaire de la « 3C » ? .../.... la crise sanitaire et la mise à l’arrêt de l’activité événementielle sont en tous les cas « insuffisants » pour expliquer les licenciements. 

« Il n’y a pas d’activité, certes, mais Reims Events n’a pas non plus à payer les salaires, qui sont pris en charge par l’État depuis mars. Et il n’a pas de charges non plus, puisque tout est annulé ! »,

soutient Paul Corré.

Dernière question, posée par Cyrille Marquès : « Reims Events a obtenu une délégation de service public : ne devrait-il pas y avoir une aide de la mairie, afin de maintenir l’emploi ? » Contacté, le maire indique que les aides ont été versées, .../...

« La collectivité a versé l’intégralité des subventions forfaitaires d’exploitation (SFE) prévues dans le contrat de délégation, à titre conservatoire et d’avance donc, indique Arnaud Robinet, dans l’attente du bilan complet des impacts de la période COVID, tant en pertes de recettes qu’en moindres dépenses, et ce pour justement soutenir la trésorerie du délégataire. »

380 586,90 € versés par la Ville chaque trimestre

Cette subvention représente exactement 380 586,90 € par trimestre. « Les trois premiers ont été versés et nous allons bientôt verser le quatrième. » .../...

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