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Intervention de la CFDT Grand Est au CNC février 2019

Publié le 12/02/2019

Retrouvez l’intervention de Sandrine MARX, secrétaire régionale de la CFDT Grand Est au Conseil National Confédéral de février 2019.

J’aimerais commencer cette intervention en témoignant le soutien et la solidarité de toute la CFDT Grand Est aux copains de Marseille et de Dijon qui se sont faits agressés la semaine passée.
Le mouvement des gilets jaunes a mis en lumière certaines fractures sociales et territoriales qui clivent notre pays et que nous dénonçons depuis plusieurs années - je dis « certaines » car le silence des quartiers dit « politique de la ville » est assourdissant.

J’aimerais également profiter de cette tribune pour rappeler que les Objectifs de Développement Durable, font partie intégrante de l’Agenda 2030 qui a été adopté par 193 États membres lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre 2015. Ces 17 objectifs à atteindre d’ici 2030 tiennent compte de l’intégralité des enjeux du développement durable. Ils constituent un appel mondial et un cadre de référence pour agir, des pistes pour améliorer le pouvoir de vivre de chacun et chacune, de dresser les contours d’un avenir meilleur, à condition d’impliquer l’ensemble des parties prenantes : États, entreprises et société civile.
Les entreprises ont un rôle clef à jouer dans la réussite des Objectifs de Développement Durable et peuvent en bénéficier considérablement. Les militants de la 1ère OS de France, doivent se mobiliser pour aider les entreprises à s’emparer de ces objectifs.

Venons-en au contexte socio-économique du Grand Est

Porté par ses secteurs phares que sont l’automobile, l’agriculture, l’agro-alimentaire et l’industrie pharmaceutique), le Grand Est consolide sa place de 2ème région exportatrice française derrière l’Île-de-France.
Du côté de l’emploi, au troisième trimestre 2018, l’emploi salarié poursuit sa baisse pour le second trimestre consécutif après trois ans de hausse. Le tertiaire et la construction peinent désormais à le soutenir, tandis que l’industrie et l’intérim sont toujours en difficulté.
Sur un an, le taux de chômage diminue dans toutes les zones d’emploi ; l’amélioration est sensible pour le Grand Est (- 0,7 point) comme pour tous ses départements, sans écart conséquent entre eux.


A l’interne, une de nos priorités est de développer du débat au sein de nos structures.
On peut ainsi noter l’organisation de débats sur la connaissance des positionnements de la maison : retraites, assurance-chômage, actualité revendicative, fiscalité… Plusieurs débats internes dans le cadre du Grand Débat sont d’ores et déjà programmés. Nous avons abordé le sujet en Bureau régional ; accepter de participer à un débat c’est toujours une prise de risque et si la lettre de cadrage présidentielle comporte des manques, nous ne pouvons laisser le champ aux antis et ne pas aller porter nos valeurs républicaines et nos propositions dans ce débat.


En mars, nous organisons une table ronde ainsi qu’un temps d’échanges au prochain Bureau régional sur le thème de l’Europe et les enjeux transfrontaliers.
En effet, la région Grand-Est est la région française la plus concernée par le fait transfrontalier avec 45% des travailleurs frontaliers français. Le cap des 100 000 frontaliers au Luxembourg est désormais franchi, soit un bond de 6% sur un an. Que ce soit au niveau national, ou à l’échelle européenne, la réduction des obstacles transfrontaliers fait partie des « sujets sur la table ». La Région Grand Est devrait bénéficier de nouvelles marges de manœuvre et ainsi s’affirmer comme la région européenne « laboratoire des solutions transfrontalières ». C’est pourquoi nous organisons une formation d’une semaine en partenariat avec l’IRT pour acculturer les responsables à ces questions.


Enfin en mai, le 1er Conseil syndical régional de la mandature sera l’occasion de débattre avec les syndicats sur la construction de l’URI Grand Est. 3 UD se sont déjà transformées en UTI, 3 autres ont posé leurs dates pour 2019. Malgré les turbulences, nous tiendrons l’objectif d’une réorganisation de l’ensemble des structures interpro du territoire sur la mandature.


Concernant l’accompagnement des équipes
Le 1er catalogue de formations syndicales, harmonisé au niveau Grand Est est paru et rencontre déjà un franc succès. L’accent est mis sur les formations CSE pour accompagner les militants et les militantes en amont comme en aval du mandat.
Sur le plan du développement, les chiffres 2018 ne sont pas bons.
Pour répondre à l’objectif de +10% fixé par le Congrès de Rennes, un plan de développement ambitieux a été présenté au Bureau régional de janvier avec comme principaux axes :
• Collaboration entre syndicats de petite taille, et mutualisation des compétences militantes entre les petits et gros syndicats d’un même champ fédéral.
• Construction de collectifs de négociateurs de PAP sur les territoires,
• Conventions de développement pour aider les syndicats à se structurer pour aller à la rencontre des salariés.

Tout ceci, bien sûr, se fera en lien avec les fédérations.


A l’issue des élections dans les Fonctions Publiques, la CFDT Grand Est confirme sa première place dans le public comme dans le privé. Cette première place nous oblige et nous rencontrerons le Président de Région lundi prochain pour lui soumettre l’idée d’une conférence sociale régionale.
Par ailleurs des contacts se renouent enfin avec les autres OS et les OP du Grand Est autour de quelques groupes de réflexion. Les réflexions avancent à tel point qu’on a même déniché l’oiseau rare : un représentant du MEDEF qui déplore « le manque de dialogue social au sein des entreprises »…


Après Fessenheim, un nouveau contrat a été lancé le 4 février autour de la fermeture de la tranche thermique de la centrale de Carling. Deux occasions de réunir autour d’une même table, élus locaux, partenaires sociaux, ONG, associations environnementales, services de l’Etat pour plancher, dans un calendrier contraint (6 mois) sur un projet innovant et fédérateur. Sur ces 2 projets nous travaillons en lien avec les syndicats Chimie Energie locaux et la FCE.


Enfin, le 22 janvier dernier, la déconstruction des hauts-fourneaux de Florange a été présentée par la direction d’ArcelorMittal en Comité Central d’entreprise. C’est une page qui se tourne…
Il y a eu le temps de l’action, la période de conflit avec ce qu’elle a engendré en termes d’investissements et de développement de l’activité. Rappelons-le, c’est grâce à l’action de toute la CFDT qu’il y a aujourd’hui plus d’emplois sur le site de Florange qu’au moment des hauts fourneaux.
Nous entrons désormais dans le temps de la réflexion, qui précède, espérons-le, un nouveau temps de l’action positive et constructive. L’avenir des 50 ha dépollués et mis à disposition pour de nouveaux projets reste à écrire, et la CFDT compte bien être associée à ces travaux de réflexion.


En conclusion, l’année 2019 peut nous permettre de démontrer l’utilité de notre syndicalisme, nécessaire quand il s’agit d’avoir un interlocuteur, de déboucher sur des solutions, de dépasser les exaspérations individuelles pour construire des solutions collectives. Notre première place nous légitime encore plus à porter nos propositions dans les territoires et dans les entreprises. Faisons la démonstration que nous pouvons générer du progrès social en créant du lien et du collectif dans une société divisée et individualiste.