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Les Alsaciens du CESE « vigilants » face à la réforme Macron (L'ALSACE / JEUDI 02 MAI 2019)

Publié le 02/05/2019

La réforme du Conseil économique, social et environnemental annoncée par le chef de l'État est diversement appréciée par les Alsaciens qui y siègent. L'intégration de citoyens tirés au sort questionne la légitimité des corps intermédiaires. 

La réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE) figure parmi les chantiers présentés par le président de la République le 25 avril en réponse à la crise des gilets jaunes.

« À côté des grandes forces vives » qui composent cette institution créée par la Constitution de 1958, Emmanuel Macron « souhaite que l'on puisse avoir des citoyens tirés au sort » dans le but « de représenter pleinement la société dans toute sa diversité et sa vitalité ».

Le CESE devrait changer de nom pour s'appeler Conseil de la participation citoyenne. Dès le mois de juin, 150 citoyens seront tirés au sort pour plancher sur la transition écologique, a annoncé le chef de l'État qui a demandé au gouvernement de soumettre au Parlement une proposition de réforme constitutionnelle à l'été.

« Pas inquiet mais vigilant »

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« Pas d'inquiétude démesurée mais une vigilance », avance Albert Ritzenthaler, secrétaire confédéral CFDT. Lui aussi attend des précisions et s'interroge sur le degré d'intégration de ces 150 citoyens. S'il est favorable au fait d'associer au CESE des citoyens tirés au sort pour la durée d'une saisine et sur un avis précis, il est opposé à leur intégration totale dans le conseil. « Il ne faudrait pas remplacer la société civile organisée par des citoyens non organisés », dit-il.

« Nos organisations servent la paix civile »

Bernard Sagez (CFTC) et Albert Ritzenthaler (CFDT)  relèvent que le CESE, dans son avis rendu en mars dernier sur les « Fractures et transitions : réconcilier la France », propose déjà d'associer à ses travaux des personnes tirées au sort, d'instaurer un droit d'interpellation du gouvernement et du Parlement, et d'organiser une contribution régulière de la société civile organisée à l'évaluation des politiques publiques.

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Albert Ritzenthaler considère pour sa part que « les corps intermédiaires ont la légitimité et intérêt à élargir leur champ d'interpellation et d'action au-delà de leurs propres adhérents pour permettre à la société non organisée d'intervenir dans le débat public ». Il parle d'« essaimage ». Reste à transformer le butinage politique en ruche citoyenne.