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INRS en danger : la prévention sacrifiée

Publié le 17/01/2018

Faire des économies sur la prévention des AT/MP, supprimer des postes et enlever des moyens à l’INRS, c’est abandonner les travailleurs face aux dangers de leurs métiers. Investir dans la prévention des risques professionnels, c’est économiser des vies et des moyens financiers pour demain et contribuer à la performance des entreprises. 

L’INRS est un organisme paritaire financé par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) au travers d’une convention d’objectifs et de gestion négociée entre la CNAM et l’Etat (COG). Depuis 70 ans, l’INRS avec ses actions de recherche (ses laboratoires dans le Grand Est regroupent des chimistes, physiciens, médecins du travail, psychologues,…), d’information, de formation et d’assistance, agit en prévention des risques professionnels pour éviter ainsi accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP).

Depuis quelques mois, les salariés de l’INRS accompagnés par la CFDT sont en colère. Cette colère vient de ce que le budget est actuellement en discussion pour les prochaines années et que la négociation laisse augurer des perspectives de réduction budgétaire. L’institut devrait voir son budget de fonctionnement amputé de 15 % et perdre 10 % de ses postes (60 emplois).

Investir dans la prévention des risques professionnels, c’est économiser des vies et des moyens financiers pour demain et contribuer à la performance des entreprises. 

Les salariés de l’INRS protestent donc contre cette nouvelle baisse programmée (après celle subie les 4 années précédentes) et ils ont engagé avec la CFDT depuis le mois de novembre dernier une série d’actions pour montrer leur attachement aux missions de cet Institut : Ils ont sollicité l’ensemble des élus locaux qui pour la plupart ont apporté leur soutien ; après un blocage du site de Vandoeuvre (54) en novembre, une manifestation sur la place Stanislas de Nancy le 1er décembre, 10 salariés sont partis en courant pour Paris (un périple de 357 km) apporter une lettre de revendication à la ministre du Travail. A l’arrivée des coureurs, une délégation CFDT-INRS accompagnée d’Hervé Garnier et d’Ewina Lamoureux a été reçue au ministère du travail le 8 décembre.

Loin de baisser les bras, en ce début d’année 2018, 97, 7% des salariés de l’entreprise ont signé une pétition pour défendre leurs emplois et leur budget, pétition qui a été adressée aux ministres de la Santé, du travail et de l’Economie.

Aujourd’hui, la fin des négociations de la COG ATMP dont dépendent le budget et les emplois de l’INRS, initialement prévue fin janvier est repoussée, les partenaires sociaux ayant pris conscience du danger de telles mesures d’économie. La CFDT et les salariés de l’INRS n’y sont sans doute pas pour rien. Mais rien n’est gagné.

La CFDT INRS lance donc une pétition plus large via la plateforme Change.org (lien internet suivant : http://chn.ge/2EA3T7H) car leur combat est certes celui de la défense de leur entreprise mais aussi celui de la défense du système de prévention français tel qu’il a été construit depuis 70 ans au sein de la Sécurité Sociale.

Une pétition pour :

- exiger plus de moyens pour que le travail ne soit plus une cause de souffrances, d’accidents, de maladies ou de décès ; - refuser une politique comptable d’économie à courte vue ;
- préserver et renforcer les actions de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles de la Sécurité Sociale ;
- sanctuariser le budget de l’INRS et ses emplois.

 Qu'on se le dise, l'INRS est une richesse !