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Il y a un temps pour tout

Publié le 11/02/2019

Retrouvez l'intervention de Serge FUSS, Président CFDT de  la commission économique du CCE d'ArcelorMittal le 14 janvier 2019 à Florange. Avec la  levée du maintien sous cocon de la phase à chaud du site de Florange, ce sont les derniers hauts-fourneaux lorrains qui s'éteignent et une page de l'histoire de la sidérurgie en Lorraine qui se tourne. Serge a voulu rendre hommage à tous les hommes et toutes les femmes qui, par leur travail, ont fait cette histoire. 

Il y a eu le temps de l’action, la période de conflit avec ce qu’il a engendré en termes d’investissements et de développement de l’activité.

Il y a le temps de la réflexion, c’est maintenant ; qui précède, je le souhaite, un nouveau temps de l’action positive et constructive.

Dans ce temps de la réflexion, nous avons largement débattu de quoi sont faites nos usines.

A l’heure de sceller l’avenir de la phase liquide, nous devons, dans cette assemblée, dire de quoi sont faits les gens qui ont travaillé dans ces usines.

Parler du développement social et sociétal lié au développement industriel et économique de notre vallée.

Parler des femmes, des hommes de tout horizon, de toute nationalité et culture, venus travailler dans la vallée de la Fensch, dans les hauts fourneaux des « De Wendel ».

Parler des avancées sociales, gagnées difficilement au fil des ans, des luttes et des conflits sociaux.

Parler des événements douloureux de la vie professionnelle quotidienne, des accidents de travail, parfois mortels.

Parler de ces précurseurs, maires, conseillers régionaux, députés issus des rangs ouvriers ou syndicalistes qui ont gagné le suffrage universel face à la nouvelle féodalité des maîtres des forges qui imposaient en tout lieux ses candidats.

Parler aussi du paternalisme, de l’habitat ouvrier avec ses économats, bibliothèques, gymnases comme il est encore écrit sur le fronton aujourd’hui décrépi de la salle à Sérémange, terrain de sport, piscines, etc...

Pour conclure, comme l’écrivait si bien Adrien Printz.

« […] cependant, nous n’aurons pas que du bien à dire du passé. Les eaux de la Fensch coulent trop sales pour cela et le travail du fer en usine n’a encore jamais produit de métier heureux […] »

 « […] et à faire comprendre comment usines et gens de la vallée de la Fensch ont pu former une société industrielle et humaine aussi particulière par son esprit que par sa tradition.

On pourra certes penser que cette société a fait son temps, mais non qu’elle n’ait fait ses preuves au regard du présent. »