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Carpenter : la fermeture du site de Huningue confirmée ( L'alsace, DNA - Divers / Sa. 9 Juin 2018 )

Publié le 11/06/2018

Le mot était plus ou moins tabou jusqu'à présent. Il était à peine évoqué du bout des lèvres par les représentants syndicaux, qui gardaient l'espoir d'une reprise par une entreprise du même secteur d'activité. Depuis hier, la direction de Carpenter a pourtant bel et bien confirmé la fermeture de son site huninguois, conséquence directe de la perte d'un tiers de son chiffre d'affaires depuis l'arrêt de la production de matelas par son plus gros client, Hilding Anders (ex-Wifor) à Roppentzwiller.

 

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Le site de Huningue - classé Seveso bas - appartenant à Carpenter, la recherche d'un repreneur a officiellement débuté il y a deux jours avec la nomination d'un cabinet chargé d'effectuer ces recherches. Mais les syndicats n'ont guère d'espoir de voir débarquer un concurrent direct, réduisant du même coup les possibilités de reclassement sur ce même site.

Des reclassements à plus de 600 km
 

Le discours de la direction semble d'ailleurs le confirmer puisque des reclassements ont été proposés ailleurs, notamment pour renforcer le site de Noyant (Maine et Loire) où se situe le siège de Carpenter France et celui de Roeselare, en Belgique. Une solution loin de satisfaire la grande majorité des 64 employés... « Ces deux sites sont situés à plus de 600 km de Huningue. Cela implique de déménager, de refaire sa vie ailleurs et tout le monde n'a pas forcément envie de bouger », confirme Jean-Marie Gentzbittel, trésorier du CE et délégué syndical FO.

Lors des premières négociations, cette semaine, les représentants des trois syndicats (FO, CFDT et CGT) ont reproché à la direction la quasi-vacuité du plan social et économique qui avait été proposé quelques jours plus tôt. Des propositions concrètes ont été faites, mais les syndicats refusent, pour l'heure, d'en évoquer la teneur, pour ne pas que cela nuise aux négociations en cours. Une réponse de la direction est attendue le 20 juin prochain. Et si les nouvelles ne sont pas bonnes, la contestation risque de prendre une autre forme : « Pour le moment, on a été correct, on a été respectueux de tout et on a fait notre travail, mais les salariés commencent à s'agacer de ne pas avoir de réponses. La réunion du 20 juin est attendue impatiemment », souligne Jean-Marie Gentzbittel. Si les négociations n'avancent pas assez vite, il y a fort à parier que le mouvement se durcisse dans les prochaines semaines. D'ici là, certains élus auront été parties prenantes dans ce dossier. Le maire de Huningue, Jean-Marc Deichtmann, a fait entendre qu'il accompagnerait les salariés et le député Jean-Luc Reitzer s'est rendu sur place, lundi, annonçant sa volonté d'organiser une table ronde avec les élus, le sous-préfet et les représentants des syndicats et de la direction.