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Causes diverses, mêmes effets ( L'alsace - Divers / Sa. 12 Janvier 2019 )

Publié le 14/01/2019

Dans le premier degré, la loi de 2005 sur la scolarisation des enfants handicapés est systématiquement citée comme « une bonne chose », mais la difficulté est qu'elle « n'a pas été accompagnée de moyens ». 

L'alsace

Aussi, en maternelle, expose un militant du Sgen-CFDT, « les risques psychosociaux sont très alarmants ». C'est dans ces classes que peuvent être « mises en lumière des difficultés généralement perçues par les parents, mais pas clairement identifiées ». Les enseignants ont en charge des petits pour lesquels un diagnostic est en cours, sans accompagnement spécifique et tout en devant « composer avec la souffrance » des familles.

Enseignant « présumé incapable et coupable »
 

Face à cela, abonde le Snuipp 68, ils « n'ont plus les moyens d'assumer leur mission, ils se sentent en échec et se remettent en cause, alors qu'ils n'ont pas été formés à cela. Tout enfant a le droit d'être éduqué, mais pas forcément dans l'école du quartier. » En outre, la plupart des élèves perturbateurs et agités ne relèvent pas du handicap.L'Unsa 67 décrit des « s ituations dramatiques, avec des petits qui frappent, mordent ou s'enfuient. Il y a du danger ! Il faudrait les ceinturer ? Et quand ces enfants accaparent l'attention, que fait-on des autres ? »

Certes, des réseaux spécialisés existent, constitués d'assistants sociaux, de médecins et de psychologues scolaires, d'ailleurs de plus en plus sollicités. « Ils sont en première ligne, salue le Sgen-CFDT, mais ils ne sont pas assez nombreux ». « On n'a que des sparadraps » , renchérit l'Unsa 67.

Dans le Haut-Rhin, un groupe de travail intersyndical, émanation du CHSCT, réfléchit à l'accueil de ces élèves dits « à besoins particuliers ». Dans le Bas-Rhin, des pistes de travail sont lancées pour faciliter les procédures d'alerte et d'intervention. Le rectorat peut, au besoin, décider une déscolarisation. Mais pour les syndicats, la hiérarchie n'est pas assez à l'écoute : un enseignant en difficulté « est présumé incapable et coupable », surtout quand s'élèvent en plus les voix de parents mécontents.

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