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Grève aux urgences : « La situation est désespérée » ( L'alsace - Divers / Me. 10 Juillet 2019 )

Publié le 10/07/2019

« Les patients restent aux urgences dans les couloirs, sur leurs brancards, parfois pendant 24 ou 48 heures. On est parfois obligé de mettre certaines personnes dans des fauteuils pour libérer des brancards. Humainement, ce n'est pas acceptable. »

 

L'alsace

« Les patients restent aux urgences dans les couloirs, sur leurs brancards, parfois pendant 24 ou 48 heures. On est parfois obligé de mettre certaines personnes dans des fauteuils pour libérer des brancards. Humainement, ce n'est pas acceptable. » Ce « cri d'alarme » est celui de Claude Basso, syndicaliste de la section CFDT du groupe hospitalier Sélestat-Obernai (GHSO), au sujet de la situation des urgences du centre hospitalier de Sélestat.

« Le personnel est au bord du burn-out »
 

L'intégralité des membres du service est en grève illimitée depuis ce mardi matin pour dénoncer les conditions de travail et celles d'accueil des patients. Une trentaine d'infirmiers (ères), d'aides soignant(e) s et d'agents des services hospitaliers se sont réunis ce mardi midi devant les murs du service pour manifester leur souffrance face « à la saturation des urgences ». « Les urgences ont été construites pour 17 000 passages par an. Il y en a 33 000 actuellement, souffle Isabelle Scherrer, secrétaire de section CFDT. Le personnel est au bord du burn-out, des gens arrivent en pleurs au travail... »

Actuellement « en négociations avec [leur] direction », les grévistes souhaitent davantage « de moyens humains pour faire face à l'affluence des patients », mais également « l'ouverture de 30 lits de suite de soins et de rééducation (SSR), ainsi que les dix lits en hôpital de jour pour personnes âgées, prévus et actés dans le projet du NHO (Nouvel hôpital d'Obernai), freinés pour l'heure par l'ARS (Agence régionale de santé) ».

Ce dernier point revient particulièrement dans les revendications. « À Sélestat, nous avons huit lits en UHTCD (unité d'hospitalisation de très courte durée), suite logique des urgences, qui sont tout le temps saturés, note Claude Basso. Cela impacte les urgences, puisqu'il n'y a pas de lits disponibles, mais aussi les autres unités de soins de l'hôpital qui trinquent de plein fouet... »

L'ouverture des lits de SSR à Obernai permettrait, selon lui, de « désengorger tous les services ici ». Le syndicaliste insiste : « Entre le 1er janvier et le 26 juin 2019, nous avons eu 155 jours sur 177 avec jusqu'à 19 patients en plus des huit en UHTCD, alors que le service ne ferme jamais ! En 2018, la situation était grave, aujourd'hui elle est désespérée. »

La grève sera reconduite « jusqu'à l'obtention des moyens nécessaires au fonctionnement des urgences », indique Claude Basso. Contactée, la direction du GHSO n'a pu être jointe.