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La fonction publique veut se faire entendre le 9 mai ( DNA - / Di. 5 Mai 2019 )

Publié le 06/05/2019

Les syndicats de la fonction publique organisent jeudi 9 mai une journée d'action unitaire pour la défense de la fonction publique et du service public. La CFDT exprime ses craintes. 

 

logo DNA pour portail CFDT

 

Avant le passage devant l'Assemblée nationale, le 13 mai, du projet de loi de transformation de la fonction publique, les syndicats comptent bien se faire entendre, jeudi 9 mai, lors d'une journée de grèves et de manifestations. Pour la CFDT, la transformation de la fonction publique se fait dans une logique exclusivement comptable aux dépens de la qualité du service rendu aux usagers et des conditions de travail. « Le service public est d'abord une richesse avant d'être un coût. Sauf que l'État ne le voit pas comme ça », regrettePhilippe Malaisé de la CFDT 67.

Si « le dialogue a permis d'intégrer quelques amendements dans le projet de loi de transformation de la fonction publique, « rien n'a changé fondamentalement », déplore Sabine Gies, secrétaire générale de la CFDT Alsace. Elle considère que la modernisation de la fonction publique pratiquée par le gouvernement est d'abord fondée sur des suppressions de postes, « même si Emmanuel Macron s'est dit prêt, de façon peu claire, à abandonner les 120 000 suppressions de postes prévues ». Mais aussi sur des remises en cause de services rendus au public. « Les demandes de cartes grises ou les renouvellements des cartes nationales d'identité se font en ligne, mais tout le monde ne maîtrise pas l'informatique », évoque ainsi Philippe Malaisé.

De plus en plus de contractuels
 

Une des grandes inquiétudes du syndicat est la montée de la précarité dans la fonction publique avec une augmentation du nombre de contractuels qui représentent déjà près de 20 % des salariés. « Cela permet de faire du dumping social. Les Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) ne vivent pas dignement », dénonce Laurent Gomez avant d'évoquer la situation des professeurs contractuels qui « ne sont pas à l'abri des pressions de leur hiérarchie ».

À l'hôpital, où les grèves se multiplient dans les services d'urgence, « les services d'entretien des locaux ont été laissés au privé sans garantie que ce personnel soit bien formé aux mesures d'hygiène et de santé », s'inquiète Patrick Dupuis, avant de rappeler qu'un patient sur 20 ressort de l'hôpital avec une maladie nosocomiale. Les hôpitaux connaissent également des problèmes de recrutement de médecins, d'infirmières, mais aussi d'aides soignants, « mal payés et travaillant dans des conditions difficiles ».

Sur le modèle de la réforme appliquée dans le privé, les instances du dialogue social, comités techniques (CT) comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)... vont fusionner dans la fonction publique. « C'est un vrai espace de négociation qui disparaît. Le CHSCT va être noyé dans la masse alors que l'on en a de plus en plus besoin » explique Claude Amann. Avant de préciser que dans la fonction publique territoriale, « il faudra au moins 300 agents pour avoir une commission hygiène et sécurité ». Pour la CFDT, le gouvernement cherche à faire des économies sans aborder les questions de fond. « Quel service public veut-on pour l'avenir, avec quels agents et comment les financer ? »

(En Alsace, deux grandes manifestations partiront jeudi 9 mai à 14 h de la place de la Bourse à Strasbourg et de la place du maréchal de Lattre de Tassigny à Mulhouse. (*) CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FAFP, FO, FSU, Solidaires et Unsa