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« Tu entres aux urgences comme dans un moulin » ( ER - Ouverture 54B / Me. 12 Juin 2019 )

Publié le 12/06/2019

Interview de Stéphane Maire secrétaire du CHSCT du CHU de Nancy et responsable CFDT

 

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Le phénomène de violence aux urgences est-il nouveau ?


« Dès 2016 on a mis en place un groupe de travail sur les violences aux urgences qui n'étaient plus un espace préservé. Il faut savoir qu'il y a eu dix déclarations de violence pour le seul week-end, dont deux graves. »

Qu'avez-vous entrepris dans ce groupe de travail ?

« Nous avons analysé les situations de violence car nous étions désemparés face à ce phénomène. Nous avons interrogé le service de sécurité du CHU qui intervient quand la violence monte d'un cran. Les agents de ce service ont mis sur la table ce qu'ils avaient récupéré en un an chez les patients et les visiteurs. Il y avait une bonne quinzaine de couteaux, poings américains, cutters... »

Qu'est-ce qui génère cette violence ?

« La moyenne d'attente aux urgences de Nancy est de cinq heures. Cela peut être deux heures ou huit heures, cela dépend des jours. On se rend compte que le manque de communication par rapport aux familles génère du stress et des tensions qui peuvent aller jusqu'à la violence. »

Quelles solutions concrètes ont été envisagées ?

« Un projet d'humanisation de sécurisation du sas d'entrée, par exemple avec des badges d'accès. A Nancy, tu entres comme dans un moulin. Tu ouvres la porte, tu es dans la salle des urgences, c'est l'un des derniers services à fonctionner ainsi en France. Il y a aussi ce projet d'avoir des écrans dans les salles d'attente où on vous dit que le temps d'attente est de trois heures, mais aussi que des urgences vitales viennent d'arriver avec des gens entre la vie et la mort. Le projet global coûte 130 000 euros. Si l'ARS accepte d'en prendre la moitié, il se fera. »