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Une rentrée et des chaises vides... ( ER - Faits-divers 54B / Sa. 19 Janvier 2019 )

Publié le 21/01/2019

Vent debout contre la loi de programmation pour la justice, magistrats du siège et personnels de greffe ont boycotté ce vendredi l'audience solennelle de rentrée du TGI de Nancy.

 

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Les magistrats du siège ont voulu marquer les esprits en déposant leur toque sur une leur chaise vide. 
 

Si les absences d'Eric Freysselinard, le préfet de Meurthe-et-Moselle, et d'autres personnalités étaient dans les tuyaux, pour cause de visite du ministre de l'Intérieur, celle d'autres habitués de l'audience solennelle de rentrée du TGI de Nancy l'était moins.

Ce vendredi matin, magistrats du siège et personnels de greffe ont en effet boycotté cet immuable rendez-vous et ont distribué à l'entrée de la salle un tract rédigé en commun avec l'Ordre des avocats et l'Union des jeunes avocats de Nancy.

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« Des technocrates qui ont le nez dans leurs tableaux »
 

« Au TGI de Nancy, nous sommes toujours en situation de précarité », relève Maurice Schreyer, secrétaire régional adjoint d'un syndicat de personnels de justice (CFDT Interco Justice Lorraine). « Si vous avez un problème de pension, pour voir le JAF (juge aux affaires familiales), c'est un délai de 8 à 9 mois. Au niveau national, alors que le gouvernement cherche des interlocuteurs auprès des gilets jaunes, il en a pour la loi de programmation de la justice mais il ne discute pas. Nous avons en face de nous des gens hors-sol, des technocrates qui ont le nez dans leurs tableaux ».

« Avec 8.000 magistrats chez nous contre 24.000 en Allemagne, la justice en France ne peut pas faire de miracles », constate Fabienne Nicolas, déléguée régionale du Syndicat de la magistrature (SM). « Les délais sont longs, certains contentieux ne sont pas traités, les justiciables sont mécontents, les conditions de travail dégradées. Mais, au lieu de mettre des moyens, on restreint l'accès du citoyen au juge. La justice va perdre en qualité ».

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