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Poste : « Un stress permanent au travail » ( L'ER - Faits-divers 55A / Me. 5 Avril 2017 )

Publié le 05/04/2017

Un accord a été signé dans le cadre de la loi Travail en janvier entre la CFDT, Force ouvrière et la direction de la Poste. Selon le syndicat Sud, il génère « une pression énorme » sur les agents qui ont en charge la distribution du courrier.

 

La loi Travail était censée faciliter l'amélioration des conditions de travail à La Poste. Il n'en est rien selon Jean-Louis Baraud et Romuald Grubert, du syndicat Sud PTT du Nord meusien : « Un accord a été signé en janvier 2017 par la CFDT et Force ouvrière avec la direction de La Poste », rappelle Jean-Louis Baraud. « Il porte sur l'amélioration des conditions de travail et l'évolution des métiers de la distribution et des services. Il fait suite à la vague de suicides qui avait marqué l'entreprise en 2016 et donc il devait enrayer cette vague. Auparavant, l'organisation du travail à La Poste était revue tous les deux ans. Aujourd'hui, elle peut évoluer au fil de l'eau et donc à tout moment. Avant cet accord, lorsque le facteur avait distribué son courrier, il pouvait s'arrêter. C'est ce qu'on appelait le fini-quitte. Aujourd'hui, les horaires ont été redéfinis collectivement. Tout le monde doit commencer à la même heure et finir à la même heure. »

« 30 % de CDD »
 

« Le problème va donc se poser sur les agents qui vont rentrer après leur fin de service », avertit Romuald Grubert. « L'encadrement va chercher à comprendre et éventuellement à remettre en cause la compétence de l'agent, car il y a une volonté au niveau de la direction de ne pas payer d'heures supplémentaires. Résultat : nos agents se retrouvent avec une pression énorme sur les épaules. »

D'après les deux représentants syndicaux, « il y a un stress permanent chez les agents qui ont en charge la distribution des produits de La Poste, mais aussi les encadrants. »

Selon eux, 30 % des agents chargés de la distribution en Meuse sont des CDD en raison de nombreux départs en congés maladie. « On a enregistré une tentative de suicide à Marville en 2015 », rappelle Jean-Louis Baraud. Qui ajoute que cette réorganisation du travail génère des amplitudes horaires plus importantes. Des horaires qui s'étalent sur la journée et plus uniquement le matin.