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Amiante aux houillères : un non-lieu qui fait mal ( RL - Ouverture 57A / Me. 10 Juillet 2019 )

Publié le 10/07/2019

Il y a 14 ans, sept familles de Moselle-Est ont déposé une plainte pour blessures et homicide par imprudence dans le dossier de l'amiante dans les mines, cokeries ou centrales des houillères. Un juge d'instruction parisien a rendu une ordonnance de non-lieu. Les plaignants, déçus, font appel.

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Grosse déception pour sept familles du Bassin houiller qui ont engagé une procédure pénale contre X et Charbonnages de France en 2005 concernant l'empoisonnement à l'amiante d'anciens mineurs de charbon ou de salariés des cokeries et centrales. Quatorze ans après les dépôts de plaintes pour blessures et homicide par imprudence, un juge d'instruction du pôle national de santé publique de Paris a rendu une ordonnance de non-lieu, le 17 juin dernier. Deux mises en examen étaient intervenues dans ce dossier : un ancien responsable de la centrale Emile-Huchet de Saint-Avold, et ancien chef d'unité à la cokerie de Carling. « C'est révoltant mais nous allons continuer le combat. Je ne veux pas que mon mari soit mort pour rien en 2003 », lance Marie-Louise Thiell, de Théding. Me Antoine Fittante, avocat des familles, a interjeté appel de ce non-lieu. « La haveuse judiciaire n'a pas broyé tous nos espoirs », poursuit l'avocat messin, lui-même ancien mineur.

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« Un message d'impunité »
 

« Ce non-lieu est problématique car il délivre un message d'impunité pour les industriels alors que d'autres risques sanitaires apparaissent avec l'exposition aux ondes, aux pesticides, etc », déclarent Me Fittante et François Dosso de la CFDT de Freyming-Merlebach, qui soutient les familles dans cette procédure au long cours. L'appel sera examiné par la chambre de l'instruction qui validera ou non le non-lieu. Si elle le valide, les parties civiles auront toujours la possibilité d'aller en Cassation.