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Cancer du sein, maladie professionnelle ? ( RL - Ouverture 57D / Ma. 11 Décembre 2018 )

Publié le 11/12/2018

600 000 femmes sont touchées par le cancer du sein en France. Il arrive que des facteurs de risques professionnels soient mis en cause tels que le travail de nuit.

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600 000 femmes en France, 60 000 nouveaux cas et 11 000 décès par an. La 1 re cause de décès des femmes par cancer. Tel est le bilan chiffré des dégâts du cancer du sein dans l'hexagone. 99 % de femmes touchées par la maladie, 1 % d'hommes.
 
Des risques professionnels avérés
 

2018 10 30 conf presse enquête cancer sein metz (9)Et en relation avec ces chiffres élevés, François Dosso, de la CFDT branche mine, énonce plusieurs facteurs : « Il y a bien sûr des facteurs liés au mode de vie », rappelle-t-il. L'obésité, la consommation excessive d'alcool, le tabagisme. Ou « les prédispositions » génétiques, liées à l'âge ou à la vie gynécologique et reproductive. « Mais les risques professionnels sont certains, les preuves sont avérées, poursuit Cathy Roumens, membre du bureau de la CFDT au CHS, centre hospitalier spécialisé, de Sarreguemines. Le travail de nuit, les rayonnements ionisants et les produits chimiques en sont les trois principaux facteurs. »

Une enquête nationale
 

Et c'est à ce titre que la CFDT s'est lancée, depuis la semaine dernière à Sarreguemines, dans une vaste enquête visant à ajouter le cancer du sein au tableau des maladies professionnelles. En commençant par les centres de santé, « la Moselle est le département pilote. Mais cette campagne a vocation de s'étendre au niveau national », exergue Hubert Leininger, secrétaire général du syndicat. A Forbach par exemple, les questionnaires ont été distribués dès la mi-octobre auprès de toutes les femmes travaillant en hôpital et les premiers résultats tombent déjà.

Manque de mélatonine, rayons ionisants et produits chimiques
 

Ils sont, de façon générale, le reflet des travaux scientifiques effectués jusqu'à présent. En d'autres termes, le travail de nuit pose un réel problème : « Sont incriminés l'exposition à la lumière diminuant la production de mélatonine, surtout sécrétée la nuit et ayant un effet anti-cancérogène, la perturbation des gènes impliqués dans la prolifération cellulaire ou les troubles du sommeil pouvant affaiblir le système immunitaire », présente l'un des tracts de cette campagne.

Mais également les rayons X, gamma et cosmiques, par lesquels sont particulièrement concernés le personnel des services de radiologie mais également les hôtesses de l'air et travailleuses nucléaires.

De nombreux métiers touchés
 

Quant aux produits chimiques qui induisent notamment l'exposition aux perturbateurs endocriniens, ils touchent un large panel de métiers : « Tous ceux qui utilisent des produits désinfectants pour les locaux par exemple. Depuis le lancement des questionnaires, quelques coiffeuses et esthéticiennes nous ont également fait part de leur contact quotidien avec des produits chimiques », mentionne François Dosso.

Un long combat. « Déjà remporté au Danemark et au Canada. » Et quand cette reconnaissance-là sera acquise, pourquoi ne pas lancer la même démarche quant au cancer de la prostate ?