Retour

France Transfo à Maizières-les-Metz : le « coup de massue » ( RL - Faits-divers 57B / Ma. 5 Février 2019 )

Publié le 05/02/2019

L'annonce récente de la suppression de 94 emplois chez France Transfo, à Maizières-lès-Metz passe mal. L'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO dénonce un manque de visibilité et « une casse de l'industrie ».

 

0-RL-354x210

On est très en colère ! On va fermer notre site de Maizières-lès-Metz alors qu'il y a deux ans, la direction s'engageait à la pérennité du produit avec des investissements qu'ils n'ont jamais faits. Et aujourd'hui, on se retrouve à nouveau là ! », fulmine Cathy Tellier (CFDT). La récente annonce d'un nouveau plan social prévoyant la disparition de 94 postes en CDI passe mal auprès des organisations syndicales des France Transfo, filiale de Schneider Electric, qui ont « le sentiment d'avoir été grugées ».

En 2004 et 2015, ce groupe industriel spécialisé dans les produits de gestion d'électricité avait déjà vécu les vicissitudes de deux plans sociaux. Une partie de l'activité avait été délocalisée en Pologne alors que la chaudronnerie de Marange-Silvange avait fermé et 90 emplois avaient été supprimés.

« On nous parle de la suppression de 94 postes sur ce site, renchérit la syndicaliste, mais avec tous les emplois induits, ça fait environ 150 personnes ! » A ses côtés, les représentants de l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO acquiescent. Sur les deux sites, à savoir Maizières-lès-Metz et Ennery, le groupe emploie 379 personnes (CDD compris).

Spécialisé dans la production de transformateurs immergés dans l'huile, le site maiziérois, qui compte actuellement 250 salariés, devrait fermer ses portes d'ici la fin de l'année. « Toute la production se fera à Ennery mais le site n'est pas assez grand pour accueillir les personnels qui vont y être transférés, estime Hanifa Guermiti (CFE-CGC). Aujourd'hui, on a le sentiment très clair de s'être fait avoir. En 2015, on a sacrifié un outil et une partie des salariés sans qu'il y ait de pérennité de l'entreprise. On s'est moqué de nous. »

« Aucune visibilité sur l'avenir »
 

Et de poursuivre : « On navigue à vue, sans aucune visibilité. En 2015, on avait de l'espoir. Aujourd'hui, plus du tout ! Pour nous faire passer la pilule, on nous dit que l'on va rapatrier une partie de la production de Pologne ou de Turquie. Le circuit magnétique, c'est le cœur de notre produit. On va aller les acheter en Italie au lieu de les produire ici ! On prépare la fin de France Transfo qui appartient au patrimoine industriel lorrain. C'est une catastrophe pour tout le bassin. » « On a vraiment l'impression que l'avenir n'est pas préparé. Les machines sont vétustes et tombent souvent en panne. L'avenir paraît bien incertain... », souligne Dominique Caserta (CFDT).

« On pensait vraiment qu'un groupe comme Schneider Electric allait mettre de gros moyens pour qu'il n'y ait pas de licenciement sec à la fin, conclut Cathy Tellier. Des mesures d'accompagnement liées à l'âge des salariés auraient eu moins d'impact. » « La direction nous parle en millions d'euros alors que nous, c'est en appareils que l'on arrive à mesurer notre charge de travail », déplore Claude Bresauscek (CFTC).

Contactée, la direction s'est refusée à tout commentaire. « Des négociations sont en cours, explique une porte-parole du groupe Schneider Electric. Le groupe réserve toutes ses déclarations à ses partenaires sociaux. »