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Hôpital : une amputation inquiétante ( RL - Faits-divers 54E / Di. 15 Avril 2018 )

Publié le 16/04/2018

Le Service de soins de suite et de réadaptation polyvalent de l'hôpital de Hayange ferme ses portes, faute de médecins. Un mauvais signal pour l'avenir de l'hôpital, qui inquiète personnel, patients et élus.

 

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En plus de la fermeture du SSR polyvalent, l'hôpital de Hayange perd huit lits en médecine polyvalente, passant de vingt-six à dix-huit. 
 

On a peur pour les autres services, pour l'avenir de l'hôpital. » La nouvelle a assommé tout le monde dans les rangs du personnel. Mercredi matin, la direction du CHR Metz-Thionville a annoncé la fermeture du Service de soins de suite et de réadaptation (SSR) polyvalent de l'hôpital de Hayange. Créé en 2013, il comptait vingt-deux lits.

La raison de cette décision ? « Malgré une mobilisation très forte pour le recrutement de médecins, le Centre hospitalier régional (CHR) Metz-Thionville, qui a repris l'hôpital d'Hayange depuis 2012, a été contraint de prendre cette décision afin de garantir la sécurité et la qualité de prise en charge des patients », explique la direction dans un communiqué. Les médecins ne veulent plus venir à Hayange, voici le triste constat. Pourtant, le CHR paye plusieurs cabinets de chasseurs de têtes dans l'espoir d'en recruter. Sans succès.

« On manque de tout. De médecins généralistes, de neurologues, de psychiatres, de médecins spécialisés en gériatrie », déplore Jeanne Gérardin, secrétaire adjointe de la CFDT au CHR Metz-Thionville. « Il y a un vrai problème d'attractivité pour l'hôpital de Hayange, surtout dans notre zone géographique avec la proximité du Luxembourg. » L'hécatombe ne s'arrête pas au SRR puisque huit lits sont également supprimés en médecine polyvalente, lequel passe de vingt-six à dix-huit.

Vingt professionnels réaffectés
 

Une tendance qui inquiète et qui sème le doute dans les autres services : « Nous avons peur d'être les prochains », soupire un membre du personnel du service de soins et de réadaptation en gériatrie (ouvert en 2017), qui préfère rester anonyme. Surtout que la médecin en chef du service partira en congés maternité en juin... Trouvera-t-on quelqu'un pour la remplacer ? La direction tient à rassurer. Et précise qu'elle « met tout en œuvre pour reconstituer le plus rapidement possible une équipe médicale complète » pour le SSR, suggérant que la fermeture ne serait que temporaire.

En attendant, les vingt membres du personnel du SSR, qui ont donc appris la nouvelle mercredi matin, ont jusqu'à lundi pour proposer trois choix afin d'être réaffectés ailleurs. « Le délai est très court », juge Mikaël Briois, représentant du personnel et membre du CHSCT. « Certains ont l'impression de revivre les restructurations de 2012. » Avec Jeanne Gérardin, ils accompagnent les équipes en vue des réaffectations.

Selon la secrétaire CFDT, il ne faut pas non plus trop noircir le tableau : « Il y a des projets, comme l'extension de la psychiatrie ou la maison d'accueil spécialisée pour les adultes. » Pas sûr que cela parvienne à contrebalancer et à rassurer véritablement.