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La CFDT se mobilise contre le cancer du sein ( RL - Freyming-Merlebach-région / Me. 23 Octobre 2019 )

Publié le 23/10/2019
Dans le cadre de l'enquête-action nationale lancée par la  CFDT , le Dr Lucien Privet animera une conférence sur les nuisances professionnelles pouvant favoriser les cancers du sein, ce jeudi 24 octobre à 14 h, au foyer de la cité Jeanne-d'Arc, au 5 rue Buffon à Saint-Avold. 

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Ces facteurs ont été mis en avant par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Les facteurs professionnels qui jouent un rôle dans la survenue des cancers du sein sont principalement le travail de nuit, les rayonnements ionisants, l'oxyde d'éthylène (produit stérilisant utilisé en milieu médical).

 

Le Républicain Lorrain, Mercredi le 23 Octobre 2019 / Saint-Avold 

 

Et si le travail de nuit favorisait l'apparition du cancer du sein ?



Une réunion publique organisée par la CFDT ce jeudi 24 octobre à Saint-Avold abordera la problématique des nuisances professionnelles pouvant favoriser le cancer du sein. Le Dr Lucien Privet, médecin-conseil de l'Adevat et référent CFDT, animera cette rencontre.

La CFDT a lancé une enquête action à propos des nuisances professionnelles pouvant favoriser le cancer du sein. Qu'en est-il des résultats sur notre secteur ?

D r  Lucien PRIVET : « Toutes les études menées convergent pour dire qu'il existe un lien entre le cancer du sein et le travail de nuit. Ce facteur a été mis en avant par le Centre international de recherche sur le cancer. Au même titre d'ailleurs que les cancers du côlon ou de la prostate. Le travail de nuit a un impact direct sur la sécrétion de la mélatonine, une hormone produite par le corps qui favorise le sommeil et a une action anticancéreuse. Par ailleurs, les troubles du sommeil diminuent les défenses immunitaires et l'organisme a donc plus de difficulté à se battre contre la maladie »

Votre combat est celui de faire reconnaître certains cancers du sein comme une maladie professionnelle ?

« Effectivement, c'est notre objectif et nous avons la possibilité de le faire au cas par cas. En fait, nous devons établir ce lien direct et essentiel entre maladie et travail. En chercher les causes : ce cancer a-t-il été favorisé ou non par une activité professionnelle ? En Moselle-Est, nous avons répertorié six cas de femmes qui présentent une maladie de ce type et dont l'origine peut être liée à leur activité »

Quelles sont les personnes les plus touchées ?

« Le personnel médical sans aucun doute, les infirmières et aides-soignantes. En plus du travail de nuit, elles sont exposées à des rayonnements ionisants et au contact de l'oxyde d'éthylène, deux autres facteurs favorisant le développement du cancer.

Les rayonnements ionisants sont ceux émis par les appareils de radiologie. Les médecins sont protégés, mais souvent infirmières ou aides-soignantes sont directement impactées par ces rayons, lorsque par exemple, elles assistent des enfants ou des personnes âgées sur la table de radiologie. Quant à l'oxyde d'éthylène, il est utilisé en milieu hospitalier et sert de désinfectant pour le matériel médical et chirurgical. Nous avons une autre catégorie de femmes pour qui le travail de nuit peut avoir des conséquences sur leur santé. Je veux parler des personnels navigants, à l'image des hôtesses de l'air »

Existe-t-il un moyen de limiter les dégâts provoqués par le travail de nuit ?

« C'est tout l'enjeu de ces rencontres. En tout état de cause, il est indispensable d'aménager le temps de travail par des phases de repos, cela pour éviter de perturber les rythmes du corps humain et du métabolisme. Mais nous en sommes encore loin. J'ai en tête cette image d'une entreprise produisant des bonbons qui fonctionne la nuit. La production ne pourrait-elle pas se cantonner à la journée ? »

Réunion publique, ce jeudi 24 octobre à partir de 14 h au foyer de la cité Jeanne d'Arc, 5, rue Buffon à Saint-Avold. Entrée libre.