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Syndicats : un équilibre permanent à trouver ( RL - Moselle-Est / Ma. 28 Janvier 2020 )

Publié le 28/01/2020

Détaché permanent pour la Confédération française démocratique du travail (CFDT) chez Total, Alexandre Schwartz a vécu les transformations de la plate-forme chimique et les mutations d'emploi. Il reste persuadé que les syndicats ont un rôle clé pour limiter les dégâts.

 

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Pour Alexandre Schwartz, délégué CFDT chez Total : « Les pistes existent pour améliorer les conditions de travail », mais c'est un combat quotidien.

« Je n'ai jamais autant travaillé que depuis que je suis syndicaliste. » Embauché comme technicien à l'atelier polystyrène de Total Petrochemicals en 2013, Alexandre Schwartz a été élu délégué six mois à peine après avoir pris son poste. « Je travaillais avec un délégué CFDT, j'ai vu ce qu'il avait apporté pour permettre des embauches, améliorer le quotidien des employés, on m'a donc donné ma chance. » Ça tombe bien, l'homme adore le contact et sait garder son calme. « Depuis, j'ai trouvé une vocation, mais aussi une autre vision de l'entreprise, je prends mon pied », assure-t-il.

Aujourd'hui au comité social économique central (CSEC) de Total et membre du comité européen de la société, le délégué se rend régulièrement à Paris à ce titre. Le rôle de syndicaliste demeure essentiel à ses yeux : « Il y a vraiment des pistes pour améliorer les conditions de travail, chercher de nouveaux droits. Nous servons aussi de passerelle avec une hiérarchie qui a parfois du mal à dialoguer avec les salariés, ou une petite hiérarchie qui n'arrive pas à trouver les mots. Il y a toujours moyen d'aller vers une solution », fait savoir Alexandre, qui sait bien qu'il ne faut pas spécialement attendre de retour. « On est plus vite jugé sur ses échecs. Parfois c'est ingrat, parce que cela représente beaucoup d'investissements », ajoute celui qui est convaincu que le fait d'être dans une instance centrale lui offre « une certaine hauteur de vue, une vision globale ».

La CFDT est aujourd'hui le syndicat majoritaire sur la plate-forme (avec 35 % de représentativité chez Total et 30 % chez Arkema). Depuis quinze mois et les dernières élections professionnelles, Alexandre Schwartz est secrétaire du CSE (comité social et économique), qui regroupe trois ex-entités : comité d'établissement, CHSCT et délégués du personnel. Les élus ont dû s'adapter pour un mandat validé sur trois ans et demi.

Les emplois se transforment
 

La plate-forme pétrochimique de Saint-Avold/Carling/L'Hôpital connaît de nombreuses transformations. « Nous avons une actualité riche. Dès la fermeture annoncée des vapocraqueurs, la CFDT a voulu alerter et jouer un rôle moteur dans la réindustrialisation du site, on a une boule dans le ventre à chaque fois que des ateliers disparaissent », constate celui qui salue l'engagement de Total à soutenir les projets en cours, comme la venue de Metabolic Explorer (MetEx) et Quaron (chimie verte).

Alexandre se réjouit de voir son entreprise aider à la réalisation de dossiers, à la mise en place de baux attractifs avec fournitures de service... « On regrette d'avoir moins de salariés qu'avant. Cela fait vingt ans que le site est en restructuration, on ne retrouvera pas le même nombre de salariés. Chez Total (370 CDI), sept employés sur dix ont changé d'emploi », observe celui qui est aussi impliqué dans la gestion des œuvres sociales de Total-Arkema, ce qui lui permet de s'investir dans le volet de la culture et des loisirs. Une activité à plein temps qui touche tous les secteurs du salariat.