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Grève SNCF : VRAI/FAUX sur les cheminots

Publié le 23/05/2018

La SNCF est en grève. « Encore ! », direz-vous ! Mais pourquoi exactement ? Pour sauver leurs nombreux avantages ? Voici quelques éléments d’explications pour que chacun comprenne la situation particulière que vivent la SNCF et ses salariés. 

Entretien avec la CFDT Cheminots de Strasbourg

  • Quels sont les faits qui ont mis le feu aux poudres ?

Début avril, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a dévoilé un calendrier très progressif de l'ouverture à la concurrence du rail, la suppression de l'embauche au statut de cheminot, la transformation de la SNCF en société anonyme, ce qui représente, pour les syndicats, les prémices d'une future privatisation. Ce sont toutes ces annonces qui ont mis le feu aux poudres.
D’autant que le gouvernement veut imposer ces réformes au mépris de l’esprit de négociations qu’il prétend mettre en œuvre. C’est une attaque frontale contre la démocratie sociale.
Le gouvernement a voulu passer en force sans les organisations syndicales. Aucune concertation n’a eu lieu en amont et les textes exposés lors des rencontres de concertation n’étaient composés que de chapitres sans aucun contenu. Par ailleurs, les cheminots ont été qualifiés de nantis et de fainéants. Tout est fait pour les rendre impopulaires.

  • En quoi consiste l’ouverture à la concurrence ?

La loi européenne sur la libération du chemin de fer donne l’opportunité aux régions d’ouvrir le trafic ferroviaire à la concurrence. Il est possible de privatiser jusqu’à 10 % du trafic régional.

La concurrence aurait l’exclusivité d’une ligne comme, par exemple, Mulhouse-Strasbourg.

Voire même la desserte complète d'une zone urbaine : bassin de Mulhouse, de Strasbourg ou du Nord de l'Alsace.
Cette loi permet aux régions de passer des marchés auprès d'autres opérateurs, mais il n’y a pas d’obligation. L’ouverture à la concurrence du rail français est avant tout un choix politique.
Il est à craindre que l’Alsace soit particulièrement impactée. En Grand Est, c’est le territoire où le trafic est le plus important et le plus attractif au niveau financier.
Ainsi, on estime à 30 % les lignes alsaciennes qui pourraient être privatisées à terme. Dans ce nouveau cadre, on peut s’inquiéter quant à la pérennité des petites lignes déficitaires. Aujourd’hui, elles rapprochent les vallées des grandes villes où se trouve l’emploi. Leurs suppressions auraient des impacts néfastes à divers titres : écologique, accessibilité, emploi.

  • Quels risques pour les cheminots, lorsque l’ouverture à la concurrence sera effective ?

Avec l’ouverture à la concurrence, les cheminots auront le choix soit de rester à la SNCF, soit d’aller à la concurrence, mais sans garanties de portabilité de leurs avantages acquis. S’ils restent à la SNCF, ils peuvent être mutés sur l’ensemble du territoire comme le prévoit le statut. Si une ligne est reprise par la concurrence, les cheminots qui y travaillent devront être réaffectés là où se trouvent les lignes SNCF, ce qui peut être loin du lieu de travail actuel.

  • Pour le voyageur, la ligne privée pourrait garantir des services de qualité ?

Nous ne pensons pas qu’une entreprise concurrente fera mieux que les cheminots aujourd’hui.
Rappelons que le TER Alsace, avant son intégration dans le Grand EST, a été élu régulièrement « Meilleur TER de France ».

Les voyageurs ne seront pas plus à l’heure dans un train privé que dans un train public. Les raisons des retards sont multiples et diverses et pas liées au statut des cheminots ou à celui de l'entreprise.
Contrairement à une entreprise privée, la SNCF n’a pas besoin de faire de marge financière pour satisfaire des actionnaires. Elle doit garantir le départ des trains. Les gains de productivité à la SNCF, c’est 10 % par an. Une entreprise privée se contentera-t-elle de ce pourcentage ?
La SNCF fait en sorte de se caler au mieux sur les différents départs et arrivées des trains TER et des grandes lignes.
Le risque pour les usagers sera la fin des correspondances entre deux lignes. Nous imaginons mal des entreprises concurrentes faire l’effort de se caler sur les horaires d’un train rival. à terme, on pourrait attendre 2 heures une correspondance. Les usagers n’auront pas le choix de l’entreprise, puisque ce sont les lignes qui dépendront de la SNCF ou de l’entreprise privée. Il faut noter que dans aucun réseau TER ouvert à la concurrence en Europe, il n’y a eu de baisse significative du prix du billet de train.
L’ensemble des cheminots sont engagés pour produire la meilleure qualité de service possible. Nous devons à l’ensemble des Français le meilleur service au meilleur prix.
Nous devons nous interroger sur la société et le service public que nous voulons, basés sur le moins disant ? Sur la concurrence ?

Nous ne souhaitons, ni l'un, ni l'autre.

  • Depuis l’élection du Président Macron, tous les travailleurs, qu’ils soient du privé ou de la fonction publique, ont subi des réformes profondes. Pourquoi seriez-vous une exception ?

A la SNCF, on n’arrête pas les réformes. C’est 5 000 suppressions de postes par an au niveau national.

En 2001, il y avait un effectif de 179 000 cheminots et 28 milliards de dette. En 2018, nous sommes passés à 133 000 cheminots et 46 milliards de dette. A chaque nouvelle innovation, la SNCF adapte ses effectifs. Les cheminots font face aux changements avec toujours moins d’effectifs.

  • On entend dire que les cheminots se battent uniquement pour garder leur statut. Que représente le statut de cheminot ?

Le statut est la convention collective et l’accord d’entreprise des salariés de la SNCF. Chaque salarié dispose de droits liés à son entreprise et à sa branche. Notre statut n’est rien d’autre que notre contrat de travail, lié au règlement intérieur.

Pour exemple, dans le statut figure la garantie 19-6. Ainsi, lorsqu’on travaille le vendredi et le lundi, avec un repos samedi et dimanche, le statut garantit de ne pas finir après 19 heures le vendredi et de ne pas reprendre le service lundi avant 6 heures.

Toutes les personnes embauchées à la SNCF suivent, sans exception, les formations internes SNCF pour acquérir les compétences nécessaires aux différents métiers de cheminot. Divers avantages, comme le statut ou la retraite anticipée, avaient été mis en place afin de fidéliser les salariés et ainsi amortir le coût des formations, qui durent entre 6 mois et 1 an.
Le statut compense aussi l’ultra flexibilité du métier : mobilité, horaires atypiques, …A la SNCF, le cheminot n’est pas embauché sur un poste donné. Il peut changer jusqu’à 5 fois de métier dans sa carrière.

  • Cette grève prend en otage les usagers, les entreprises, qui n’ont rien demandé. N’y aurait-il pas un autre moyen de protester sans pénaliser les utilisateurs, comme la gratuité des trains par exemple, ce qui rendrait le mouvement beaucoup plus populaire ?

Nous sommes conscients que ces mouvements mettent en difficulté toutes les personnes dépendantes du rail. Mais nous ne les prenons aucunement en otage. Pendant les jours de grève, aucun cheminot ne bloque le service minimum prévu. Demain, si l’on devait faire un piquet de grève sur les voies, plus aucun train ne sortirait des gares.
La gratuité des trains est illégale. Des cheminots se sont déjà faits licencier pour avoir assuré la gratuité des transports. Un billet de train c’est une assurance, un contrat de transport qui couvre les usagers pendant le voyage. En cas d’accident, le titre de transport permet une prise en charge financière des blessés.

  • « C’est scandaleux de voir un mouvement comme celui-ci en France. La SNCF a tout pouvoir et les cheminots font ce qu’ils veulent sans tenir compte des usagers. Et ils ont déjà beaucoup trop d’avantages ! » Que répondriez-vous à cela ?

Il n’y a que dans des grandes entreprises publiques comme la nôtre où il est encore possible « de grogner », sans risquer de se faire licencier. On se voit un peu comme les porte-paroles de la grogne générale. Nous défendons nos droits sociaux, mais également le service public.
Pour ceux qui sont envieux de tous nos soi-disant avantages, sachez que l’entreprise SNCF recrute ! Tous ceux qui souhaitent venir renforcer notre entreprise, qui à leurs yeux est si formidable, qu’ils postulent.
En réalité, la SNCF fait face à des difficultés de recrutement depuis de nombreuses années. Des trains sont régulièrement supprimés car ils manque 1 000 conducteurs.
La SNCF n’a jamais connu autant de démissions que ces 5 dernières années. Surtout chez les jeunes. C’est la désillusion quand ils sont face aux contraintes, la vie sociale qui en prend un coup. à 2h30 du matin, difficile de prendre son poste….

  • Il y a une grande frustration chez les salariés comme chez les agents. Quand ils font grève, cela n’a pas le même impact qu’une grève SNCF.

La circulation est stratégique, c’est un fait.

  • On entend parler de dysfonctionnement du rail et de la dette. La SNCF se porte-t-elle tellement mal ?

La SNCF est bénéficiaire. Mais on fait porter à la SNCF des choix politiques, comme les lignes à grande vitesse. La SNCF porte le poids de la modernité, la prise en charge de ces lignes, l’infrastructure.
Pour exemple, alors que les rames d’une ligne du Bas-Rhin auraient pu être entretenues pendant encore 10 ans, un choix politique a privilégié de les faire changer en achetant de nouvelles rames pour sauver la société Alstom. Comme pour une voiture, en entretenant les rames, on prolonge leur durée de vie et à un coup moindre qu’un nouvel achat.

Ce ne sont pas les cheminots qui sont responsables de la dette, tout comme les salariés de la sécu ne sont pas responsables du « trou » de la sécu.

Non, la dette du ferroviaire est la dette de tous, c’est un service public. Elle est en grande partie dûe aux investissements lourds liés aux TGV.
70 % du prix du billet de train est pris en charge par la collectivité. L’usager n’en paye réellement que 30 % qui vont à la SNCF, ce qui ne permet pas de faire face aux coûts. C’est encore plus vrai sur l’abonnement « travail ». L’employeur rembourse 50 % du montant au salarié. Mais ces 50 % de prise en charge ne sont pas reversés au ferroviaire.

  • Qu’est ce qui permettrait d’arrêter cette grève ?

Il faudrait que le gouvernement ouvre des négociations loyales et ne limite pas les échanges à un dialogue de sourd.
La CFDT demande des négociations sur un certain nombre de points, elle fait des propositions. On ne peut pas arrêter cette grève tant qu’on aura pas sur la table des engagements concrets.
A noter qu’un jour de grève c’est 1/30ème de salaire de moins sur la fiche de paye. Pour les adhérents CFDT, la CNAS permet de minimiser la perte, qui reste conséquente. A ce moment de la mobilisation, on ne peut pas dire aux cheminots : « on reprend le boulot et on verra après ».

  • Quels sont les engagements que demandent les cheminots ?

Le chapitre sur l’ouverture à la concurrence a été ouvert mais il reste un grand vide sur le traitement social de la question posée. Les règles de reprise des agents ne sont pas posées. Nous craignons un accord minimaliste.
Qu’y aura-t-il dans le sac à dos social du cheminot ? Entre autres, les départs des agents vers la concurrence se feront-ils sur le volontariat ou seront-ils imposés ? S’il n’y a pas assez de volontaires pour rejoindre la concurrence, qu’adviendra-t-il des effectifs en excédent ?
De plus, la CFDT déplore l’absence d’engagements sérieux du Président de la République quant à la reprise totale de la dette ferroviaire (quel montant, quel calendrier, etc.), la définition du cadre social de haut niveau pour tous les salariés de la branche ferroviaire, ainsi qu’un financement structuré et durable pour ce mode de transport.

  • Quelles sont les propositions de la CFDT Cheminots pour arriver à un compromis acceptable ?

La CFDT a fait des propositions et des amendements aux parlementaires. Nous voulons une convention collective qui garantisse un cadre social de haut niveau. On veut des garanties pour les cheminots allant à la concurrence.
Ceux qui resteraient à la SNCF garderaient leur statut mais pour combien de temps ? Les nouveaux embauchés ne l’auraient plus. Et très vite le déroulement de carrière par les notations annuelles serait bloqué. Si plus personne ne vient alimenter les listes de notations, ce ne sont pas uniquement les derniers arrivés au statut qui seront lésés mais tous les agents. Sur la durée, la notation et le statut s’effaceraient inévitablement par ricochet.

  • Où en sont les négociations aujourd’hui ?

La stratégie de la CFDT commence à porter ses fruits. Suivant ses principes et modes d’actions, la CFDT a proposé une vingtaine d’amendements au projet de loi sur la réforme ferroviaire. Certains ont été retenus, d’autres seront mis en débat parlementaire. La CFDT déplore que le gouvernement repousse la recherche de convergence sur plusieurs amendements. Mais le frémissement vers l’ouverture d’une véritable négociation montre que la stratégie de propositions de la CFDT, couplée à l’usage de la grève, est la plus efficace pour combler les manques très importants de cette réforme mal conçue et mal préparée par ses initiateurs.

  • Comment voyez-vous l’avenir du rail français ?

Si le gouvernement mettait autant d’argent dans les transports en commun que pour les routes, il y aurait surement plus de monde dans les trains et les bus. Actuellement dans la région Grand Est, nombreuses sont les lignes où la vitesse est limitée car le rail est défectueux. La région prendra en charge les réparations pour l’ouverture à la concurrence. Pour faire des appels d’offres, il faut que le produit proposé soit attractif. Les clients de la SNCF sont les régions, c’est à elles qu’on doit des résultats. Avec l’ouverture à la concurrence, si des bénéfices ou économies sont réalisés, iront-ils dans les caisses des régions ? Si oui, les régions réinvestiront-elles cet argent dans le ferroviaire ?
Si les politiques décident que le rail est le transport de l’avenir, tant au niveau du transport de masse, que de l’impact écologique, on a des raisons d’espérer.

  • Comment voyez-vous l’avenir syndical à la SNCF avec les nouvelles lois « Macron » ?

En ce qui concerne les CSE, 3 chiffres parmi tant d’autres :

  • il y aura un CSE Grand Est, calqué sur le Grand Est politique,
  • un CSE national qui regroupera 13.000 cheminots,
  • un autre CSE, dont la limite géographique va de Dijon, englobe tout le territoire Grand Est, les Hauts de France et va jusqu’en Normandie mais hors Ile de de France (ouf !!! ) 

Et ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Il y aura une très large diminution d’élus, avec tous les effets négatifs que cela va amener, moins de possibilités de prise en compte des problèmes locaux, un repli, presque obligatoire, sur le pro au détriment de l’interpro ! Et ce ne sont que les effets que nous avons détectés pour l’instant.

 VRAI/FAUX sur les cheminots 

Un cheminot ne peut pas être licencié !
FAUX
Certes, le statut met les cheminots à l’abri du licenciement économique. Mais il peut être licencié pour cause réelle et sérieuse, pour faute grave, comme un salarié du privé. Le cheminot est régi par le code du travail. La manière est juste différente. à la SNCF, le cheminot passe devant une commission de discipline composée d’agents et de représentants de la direction.

Les conducteurs bénéficient d’une prime charbon !
FAUX
La prime de charbon n’existe plus depuis la fin des trains à vapeur, en 1974. Et pour la petite histoire, elle ne concernait pas les « chauffeurs des locomotives », mais les agents des postes et bâtiments qui déchargeaient le charbon dans les caves et réserves afin d’alimenter les poêles en hiver.

Les cheminots bénéficient de l’emploi à vie
VRAI et FAUX
Le cheminot a la sécurité de l'emploi, pas d'un poste de travail. La mobilité géographique est liée au besoin du service. Il peut être licencié pour faute. Par contre, sa période d’essai dure d’un an à deux ans et demi suivant le niveau de hiérarchie visé.

Les cheminots peuvent partir à la retraite à 52 ans
OUI mais….
52 ans (pour les conducteurs) et 57 ans, c’est l’âge d’ouverture des droits à la retraite mais avec une décote de 25% si le cheminot n’a pas travaillé les années nécessaires.
Daniel est né en 1963. Il travaille à la SNCF depuis l’âge de 18 ans. Il doit travailler jusqu’à 59 ans pour avoir la retraite à taux plein. Cela représente 41 ans et 4 mois. En 2020, tous les cheminots seront alignés comme les agents de la fonction publique.

La retraite des cheminots est calculée sur les 6 derniers mois de salaire
OUI mais….
Ce sont en effet les 6 derniers mois de salaire qui servent comme base de calcul pour la retraite. Mais à la SNCF, le cheminot ne cotise pas à une retraite complémentaire obligatoire comme dans le privé (ARCO, AGIRC). Le cheminot ne cotise que sur la retraite de base.

Les cheminots et les membres de leur famille bénéficient de billets de train gratuits et à vie
VRAI et FAUX
Les cheminots ont une carte de libre circulation sur les lignes SNCF. Mais demain, on ne pourra plus circuler « gratuitement » sur les lignes tenues par la concurrence avec cette carte.
Le conjoint et les enfants (jusqu’à 26 ans s’ils sont étudiants) ont droit à 16 voyages gratuits dans l’année. Mais cette gratuité s’arrête quand l’enfant commence à travailler et touche un demi Smic. Le conjoint continue à bénéficier de cet avantage tant qu’il est en couple avec le cheminot.

Les cheminots travaillent 32 heures par semaine
FAUX
La durée du temps de travail à la SNCF est annualisée sur 35 heures, comme dans le privé. Et la SNCF surveille ça comme le lait sur le feu !

Les cheminots ont plus de 50 jours de congés par an
FAUX
Ils ont 28 jours de congés payés protocolaires (27 jours de congés annuels + 1 jour de fractionnement).
L’annualisation des 35 heures a créé des RTT, comme dans n’importe quelle entreprise du privé. Il y a des compensations pour les travailleurs de nuit, etc… comme cela se pratique dans d’autres entreprises.

La dette de la SNCF, c’est à cause du statut de cheminot
FAUX
Elle est liée en grande partie au coût élevé des chantiers des nouvelles lignes TGV. Elle vient de travaux commandés par l’Etat dont le coût est subi par l’entreprise. La SNCF n’a pas d’autres choix que de se plier aux décisions politiques.
De plus, la dette existe depuis la création de la SNCF. Le rail français était déjà endetté, ce qui a entraîné la nationalisation des différentes compagnies ferroviaires. Aujourd’hui pour le même prétexte, on s’oriente vers une privatisation et un éclatement de la SNCF !!

Les cheminots ont des primes à gogo
VRAI
Les cheminots ont des primes en fonction de travaux exceptionnels qu’ils doivent effectuer, comme c’est le cas dans le privé. Il y a aussi des cheminots qui n’ont pas de primes !
Pour exemple, la prime de nuit est de 2,70€ brut par heure de nuit travaillée, qui se rajoute au salaire horaire de base.

Les cheminots sont des fainéants
FAUX
En 2003, en Alsace, 350 trains circulaient par jour. En 2016, ce chiffre a été doublé pour passer à 750. Avec un effectif diminué d’un bon tiers. Le TER Alsace a été reconnu depuis toujours meilleur TER de France en termes de qualité de service et de régularité.

Le salaire d’un cheminot est mirobolant
A VOUS DE JUGER
50 % de l’effectif de la SNCF gagne jusqu’à 1,3 fois le SMIC.

* Le déroulé de carrière de Daniel, 37 ans d’ancienneté, mécanicien d’entretien : en 1981, il est considéré comme « ouvrier hautement qualifié » et est embauché dans le collège « exécution » (ouvrier), catégorie la plus basse. En 2018, il se retrouve dans le collège intermédiaire « maîtrise » (chef d’équipe) avec un salaire brut de 2153,08€ + une prime de production de 304,48€ (pour 22 jours de travail par mois). Cette prime, que certains appellent « prime de travail ou de présence », diminue ou augmente en fonction du nombre de jours réellement travaillés. Si Daniel pose un jour de RTT, s’il est malade ou en grève, cette prime diminue au prorata du nombre de jours d’absence. Ce type de prime existe aussi dans le privé, sous forme d’accord d’entreprise.
* Régis, 16 ans d’ancienneté, cadre commercial, bac +3 : son salaire est de 2400€ +350€ de prime production (brut)
Les travailleurs restent à la SNCF pour le salaire ? Un soudeur à la SNCF gagne largement moins que dans le privé. Cette différence est compensée par quelques avantages : la sécurité de l’emploi, la liberté de circulation en train, …

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