Hôpital : au point de rupture ? (L'Alsace, DNA, Républicain Lorrain, Vosges Matin / JEUDI 14 NOVEMBRE 2019)
L'hôpital craque de toutes parts. Ce jeudi, dans la rue ou dans les services, les soignants seront nombreux à se mobiliser pour crier leur malaise.
Le mouvement a commencé il y a huit mois par les urgences, pour s'étendre à l'ensemble de l'hôpital public. Il rassemble aussi bien des paramédicaux (infirmières, aides-soignantes) que des médecins (de l'interne au chef de service). Il rallie à la fois des syndicats (CGT, FO, CFDT...) et des collectifs de soignants (Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux).
Leurs revendications : revaloriser les salaires et donner davantage de moyens financiers et humains aux hôpitaux.
D'année en année, sous l'effet de dépenses contraintes, les budgets des établissements se sont amenuisés. Résultat : des lits fermés, une pénurie de personnel et des conditions de travail extrêmement tendues.
.../... Autrefois vitrine de l'excellence française en matière de santé, l'hôpital est aujourd'hui de plus en plus un repoussoir pour les médecins et les paramédicaux.
Postes vacants
Au point que de nombreux établissements ne trouvent pas assez de bras pour répondre aux besoins. .../...
En 2018, le taux de vacances de postes de praticiens hospitaliers (PH) s'élevait à 27,4 %, une progression de 0,9 point par rapport à l'année précédente. Les difficultés de recrutement sont importantes aussi pour les infirmières et autres paramédicaux.
La charge de travail se reporte sur les personnels qui restent. Certains frisent le burn-out, et pointent la difficulté à consacrer le même temps et la même attention à des patients toujours aussi nombreux, voire plus.
La crise de l'hôpital n'est pas neuve. Agnès Buzyn a placé des réformes structurelles en tête de son agenda à son arrivée en 2017 au ministère de la Santé. Elles ne suffisent pas à apaiser le sentiment d'urgence des soignants face à la crise de l'hôpital. .../....
