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Jusqu'où ira la colère cheminote ? ( L'Alsace, ER, RL, VM, DNA - France-Monde / Ma. 12 Juin 2018 )

Publié le 12/06/2018

Encore une journée perturbée en vue pour les usagers du rail. L'intersyndicale (CGT, Unsa, Sud et CFDT) appelle à une participation « massive » aujourd'hui pour la 29e journée de grève contre la réforme ferroviaire baptisée « Journée de la colère cheminote ».

 

 
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La grève doit théoriquement se poursuivre jusqu'au 28 juin. Et au-delà. 

La SNCF prévoit de faire circuler trois TGV et deux Intercités sur cinq ainsi qu'un TER sur deux. À l'international, un train sur deux est attendu. Le trafic Eurostar et Thalys devraient être « quasi normal ».

Ces prévisions laissent augurer un trafic nettement moins perturbé que lors de la « Journée sans cheminots » du 14 mai (28 % de grévistes). En ce qui concerne l'axe Sud-Est, un TGV sur deux est prévu. Trois TGV Ouigo sur cinq sont prévus. La mobilisation doit s'achever jeudi à 7 h 55.

Entamé début avril, le mouvement prend des allures de baroud d'honneur : plus rien ne s'oppose à l'adoption définitive du projet de loi prévue cette semaine. Demain par l'Assemblée nationale et jeudi par le Sénat. Hier, députés et sénateurs sont parvenus à se mettre d'accord en commission mixte paritaire sur une version commune du texte approuvé par 12 voix sur 14. Les garanties apportées aux cheminots transférées via les retouches du texte au Sénat ont été maintenues.

Le « noyau dur »« encore gros »
 

« Ça ne sert plus à rien de continuer la grève si ce n'est pour embêter la France et les Français », fait valoir Alain Cornu (LR), rapporteur du texte au Sénat. « Les agents de la SNCF ne sont pas maltraités et ce qui est dans le texte est en mesure de lever leurs inquiétudes », appuie Hervé Maurey, président (Union centriste) de la commission de l'aménagement du territoire au Sénat. « Rien de changé à une loi qui casse le service public », dénonce au contraire le député Insoumis Eric Coquerel.

Peu avant, quelque 200 cheminots ont manifesté à Paris à l'appel de Sud-Rail au cri notamment de « Tous ensemble, grève générale ». Certains syndicats comptent reconduire la « grève perlée » jusqu'au 28 juin, voire en juillet et en août. En auront-ils les moyens et les arguments, une fois la loi votée ? « Le noyau dur des grévistes est encore gros, y compris chez les roulants », prévient Sud-Rail. La CFDT et l'Unsa seront-ils toujours sur cette ligne dure ? L'intersyndicale doit se réunir demain pour « déterminer une base commune » en vue de la réunion tripartite vendredi au ministère des Transports avec l'Union des transports publics et ferroviaires (IUTP, patronat). À l'ordre du jour : la future convention collective nationale de la branche ferroviaire.

Les syndicats « voient cette réunion comme un début de négociations. Si Mme Borne (la ministre des Transports, ndlr) la voit comme un rendez-vous ultime [...] j'ai bien peur que ça se passe très mal », avertit Sud-Rail.