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La retraite à 62 ans... ou 63 ans et plus ? ( L'alsace, ER, RL, VM, DNA - Divers / Me. 10 Octobre 2018 )

Publié le 10/10/2018

C'était prévu, c'est arrivé : la polémique flambe sur l'âge de départ à la retraite en vigueur après la réforme que prépare le gouvernement.

 

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Ce sujet, à l'agenda du nouveau cycle de concertations sur la réforme, devrait être dès aujourd'hui au coeur de la réunion entre le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye et les dirigeants de six organisations de salariés (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa), trois de chefs d'entreprise (Medef, CPME, U2P) et une d'agriculteurs (FNSEA) - la première depuis le lancement de la concertation, au printemps dernier.

Plus ou moins de points
 

Jean-Paul Delevoye vient de le réaffirmer sur Twitter : « L'âge minimum de départ à la retraite restera à 62 ans, conformément à l'engagement du président ».

Les syndicats entendent une autre musique, produite par le passage à un système par points : « On va vous dire : Vous pouvez partir à 62 ans, mais si vous n'avez pas les moyens de vivre, vous allez donc continuer à travailler pour avoir plus de points », explique le leader de la CGT, Philippe Martinez.

Et en même temps, ils peuvent avoir raison tous les deux. Oui, l'âge de 62 ans fixé par la loi auquel chacun peut prendre sa retraite demeurera. Mais oui, aussi, sa pension retraite peut varier selon l'âge.

Cela existe déjà. Si l'on part avant l'âge du taux plein (avec le nombre de trimestres requis), la pension du régime général subit une décote de 5 % par année manquante.

Sur les pensions des régimes complémentaires Agirc-Arrco, depuis l'accord conclu il y a un an par les partenaires sociaux, l'âge du départ à taux plein est devenu 63 ans : partir à 62 ans entraîne un malus de 10 % sur le niveau de la pension, et à l'inverse, partir à 64 ans déclenche un bonus de 10 %, de 20 % à 65 ans...

Un système « adaptable »
 

Un système à points rend possible ce type d'ajustements. Le haut-commissaire souligne lui-même que l'équilibre du système, faisant que le montant des pensions versées corresponde au montant des cotisations perçues, est aujourd'hui à 63 ans et quelques mois. Et il précisait à notre journal (nos éditions du 30 septembre) que « pour être stable et pérenne, le système devra être adaptable, doté d'une gouvernance permettant les pilotages fins » - en clair, il faudra pouvoir bouger les critères en fonction des évolutions de la démographie, de l'espérance de vie ou de la population active (donc cotisante).

Rappelons qu'à ce jour, l'âge effectif moyen de départ à la retraite des Français est de 61,8 ans, alors qu'il était de 60,5 ans en 2010.