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Le « fléau » du suicide chez les policiers ( L'alsace, ER, RL, VM, DNA - Divers / Ma. 9 Avril 2019 )

Publié le 09/04/2019

Trop, c'est trop. Après la mort de deux policiers ce week-end, le syndicat Alternative Police-CFDT a appelé à « des actes concrets » pour endiguer ce « fléau ».

 

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« Nous venons d'apprendre le 25e suicide, depuis le début de l'année, d'un policier à Alès, par pendaison. Il avait disparu depuis le 1er avril », a déclaré Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police-CFDT. Cette organisation représentative précise avoir appris « avec effroi, tristesse mais également avec une très grande colère que deux policiers se sont encore donné la mort ».

« Suspicions » de suicides
 

En effet, selon France Bleu Gard Lozère et La Dépêche du Midi, le corps d'un policier du commissariat d'Alès (Gard), âgé de 49 ans, et disparu depuis une semaine, a été retrouvé dimanche matin, lors d'une battue dans un bois. Le Parisien, quant à lui, relate la mort d'une fonctionnaire de la brigade de nuit de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), âgée de 37 ans, qui se serait tuée avec son arme de service à Guainville (Eure-et-Loir), dans la nuit de samedi à dimanche.

Le service communication de la police a confirmé ces informations, précisant toutefois qu'il ne s'agissait pour l'instant que de « suspicions » de suicides.

L'association « Mobilisation des policiers en colère », qui se veut indépendante des syndicats, évoquait dans son dernier bilan vendredi un total de vingt-trois suicides et un mort en service depuis le début de l'année.

« Bien que les raisons du passage à l'acte restent multifactorielles, il y a incontestablement une véritable souffrance des policiers confrontés quotidiennement à la misère sociale, à la pression hiérarchique et aux missions successives sans possibilité de repos régulier », a souligné Alternative Police-CFDT.

En mai 2018, Gérard Collomb, alors ministre de l'Intérieur, avait pourtant lancé un plan de mobilisation pour renforcer la prévention des suicides parmi les membres des forces de l'ordre. Une initiative que le syndicat juge trop timide.

Alternative Police-CFDT précise ainsi avoir mis en place depuis le mois de février un groupe de travail sur les questions du suicide et des risques psychosociaux et avoir l'intention de faire des propositions sur le sujet au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au mois de mai.

Selon un rapport sénatorial publié en juin dernier, le taux de suicide dans la police est supérieur de 36 % à celui observé dans la population générale.