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Le Medef remet la pression ( L'alsace, ER, RL, VM, DNA - Divers / Me. 20 Novembre 2019 )

Publié le 20/11/2019

«La priorité, c'est de faire une mesure d'âge rapidement ! » Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a mis, mardi, la pression sur le gouvernement, afin de combler le déficit du système des retraites.

 

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Rehausser l'âge légal (aujourd'hui 62 ans), ou instaurer un âge pivot vers 63-64 ans, qui entraîne une décote sur la pension si l'on part avant, peu importe : l'urgence serait d'anticiper le creusement du déficit.

En juin, déjà...
 

Cette offensive s'appuie sur un rapport que le Conseil d'orientation des retraites (COR) doit adopter jeudi : si rien n'est fait, le système des retraites accusera un déficit entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros (selon l'état de l'économie) à l'horizon 2025, date de lancement du système universel par points voulu par le gouvernement.

Le déficit ne surprend pas, il avait été annoncé en juin. Et déjà, il avait provoqué des montées au créneau du patronat et des ministres des Finances et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, en faveur de mesures immédiates sur l'âge. Le président de la République avait finalement dit non, notamment sous la pression de la CFDT.

Bientôt, le 5 décembre...
 

La question est de retour alors que se profile la grève reconductible du 5 décembre. Geoffroy Roux de Bézieux ne s'en émeut guère : « On nous annonce quasiment l'apocalypse, mais le climat social en entreprise n'a jamais été aussi favorable ». Ce mouvement lancé dans les entreprises publiques, dit-il, n'est « pas massivement soutenu par les salariés du privé ».

Pour le Medef, la remise à niveau financière est un préalable à la création du système universel : « Il faut la réforme d'équilibre avant la réforme d'équité ». Le président de la République semble de cet avis. Il déclarait à Rodez : « Si le COR nous dit : il manque 8-10 milliards, on devra dire : il faut travailler un peu plus longtemps. » Le COR tente d'ailleurs de quantifier ce « un peu » dans son rapport. La durée de cotisation nécessaire à une pension à taux plein devrait passer de 42 à 44 ans, voire 46 ans, pour la génération 1963...

Parole à l'Élysée
 

Pas question, protestent les syndicats. Ils soulignent la modestie des sommes en jeu, dix milliards face aux 325 milliards de pensions versés chaque année. Et ils notent avec le COR que, « grâce notamment aux réformes entreprises depuis près de trente ans », l'évolution des dépenses de retraites « resterait maîtrisée, tant sur un horizon de dix ans que de cinquante ans ». La CFDT, favorable à la réforme, ajoute que des mesures financières affaibliraient le soutien de l'opinion au principe d'un système universel.

Résultat ? Comme toujours en France, la décision sera prise par le président de la République.