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Les fonctionnaires de retour dans la rue ( L'alsace, ER, RL, VM, DNA - Divers / Ma. 22 Mai 2018 )

Publié le 22/05/2018

Entre 130 et 140 manifestations de fonctionnaires sont prévues aujourd'hui partout en France. À Paris, les leaders de la CGT, de Force ouvrière (FO) et de la CFDT y défileront ensemble. Outre Philippe Martinez, Pascal Pavageau et Laurent Berger, seront également présents Luc Bérille (Unsa), François Hommeril (CFE-CGC) et Philippe Louis (CFTC).

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Les fonctionnaires se disent inquiets pour l'avenir même de leur statut.

Première unité depuis dix ans

Déjà réunies pour une première journée de mobilisation le 10 octobre, les fédérations CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA de la fonction publique, représentant les 5,7 millions d'agents publics, n'avaient pas lancé d'appel unitaire depuis une dizaine d'années. Une unanimité d'autant plus remarquable que des élections professionnelles auront lieu en décembre prochain.

Alors que le conflit à la SNCF dure, des cheminots pourront se joindre localement aux cortèges. Dans l'immédiat, seul Sud-Rail a annoncé sa participation. La journée restera pour autant « clairement identifiée fonction publique », a insisté Mylène Jacquot (CFDT). Le 22 mars, la CFDT et l'Unsa ne s'étaient pas jointes à la mobilisation, qui avait rassemblé plus de 300 000 personnes dans les rues, pour laisser une chance à la concertation qui venait d'être annoncée par le Premier ministre. Mais à l'ouverture officielle de celle-ci fin mars, toutes les organisations ont dénoncé les orientations du gouvernement, qui constituent selon elles une « attaque » du statut de fonctionnaire : simplification du dialogue social, extension du recours aux contractuels, part accrue de rémunération au mérite et accompagnement des mobilités de carrière, y compris vers le secteur privé.

2022 pour date-butoir
 

Ces projets, qui doivent déboucher sur un projet de loi au 1er semestre 2019 et auxquels s'ajoutent les inquiétudes entourant le futur rapport d'experts CAP 22, qui dégagera des pistes d'économies, ont continué d'attiser la tension qui règne depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. L'exécutif a successivement confirmé la suppression de 110 000 postes de fonctionnaires d'ici 2022 et annoncé la réinstauration du jour de carence, le gel du point d'indice servant au calcul de leur rémunération, ainsi que le report d'un an du plan de revalorisation des carrières (PPCR). Mais au-delà de ces sujets propres aux agents, la contestation porte « un sujet de société », a appuyé Denis Turbet-Delof (Solidaires), dénonçant « une remise en cause fondamentale de l'organisation même la fonction publique ». Symboliquement, 3000 cartes postales plaidant pour la défense du service public de proximité seront envoyées à l'Élysée ce mardi par la ville de Dieppe.