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Les pensions des retraites complémentaires menacées (L'Alsace, ER, RL, VM, DNA - France-Monde / Je. 9 Novembre 2017 )

Publié le 10/11/2017
Syndicats et patronat se sont assis à la table des négociations hier. Objectif : trouver un accord concernant la gestion des retraites complémentaires du privé. Or la piste privilégiée, selon Le Parisien, porte sur une révision du mode de calcul qui pourrait conduire à une baisse des pensions pouvant atteindre les 9 % sur 15 ans.

 

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Syndicats et patronat étaient réunis hier pour évoquer l'avenir des caisses de retraite. Une piste de réflexion inquiète : baisser le montant des pensions si leur situation financière se dégrade.

La mesure concernerait aussi les actuels retraités
 

Le 1er janvier 2019 doit voir le jour le nouveau régime de retraite complémentaire issu de la fusion de l'Agirc (organisme qui s'occupe des cadres) et de l'Arrco (pour tous les salariés). Afin d'équilibrer les comptes de ce régime, le niveau des pensions pourra fluctuer. Et ce, en jouant sur la valeur du point de retraite (plutôt que sur le niveau de cotisations), la base du calcul des pensions. Le problème c'est que les comptes sont déjà dans le rouge : le déficit financier devrait atteindre les deux milliards d'euros en 2019. Le Parisien a ainsi calculé que le montant de la pension obtenue pour 100 € cotisés passerait de 7,25 € en 2018 à 5,77 € en 2033. Une diminution qui concernerait également les retraités actuels.

Un recours en cas de crise
 

« Ce qui est proposé, c'est une baisse générale des pensions, comme le demande le Medef », regrette Marie-José Kotlicki, de l'Ugict-CGT, la fédération des cadres. « Ces ajustements automatiques ne joueront qu'en cas de dérives : si le régime ne dispose pas d'une réserve financière égale à six mois de prestations. Et tous les quatre ans, les partenaires sociaux pourront décider de réajuster les curseurs », tempère de son côté un membre de la CFDT.

Aujourd'hui, l'Agirc et l'Arrco possèdent un matelas équivalent à une année de prestation, soit environ 60 milliards d'euros. Il faudrait que ces réserves descendent donc sous les six mois d'avance, soit moins de 30 milliards. Selon les syndicats qui ont signé en octobre 2015 l'accord pour rétablir les finances du régime, les mesures prises à l'époque visent justement à éviter que les réserves fondent de moitié. « Il n'est pas souhaitable, ni économiquement ni socialement, de baisser les pensions », a assuré le négociateur du Medef, Claude Tendil.

Une autre réunion est envisagée la semaine prochaine, les négociateurs devant s'entendre avant la fin de l'année.