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Macron lâche du lest pour les gilets jaunes et garde le nucléaire ( L'alsace, DNA, ER, RL, VM - Divers / Me. 28 Novembre 2018 )

Publié le 28/11/2018

Sous la pression du mouvement de contestation, Macron tente de répondre à la fois à l'urgence sociale et aux enjeux climatiques par des mesures ciblées et un cap énergétique qui renforce le renouvelable mais préserve l'atome.

 

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« Le président et le gouvernement évoquent la fin du monde mais nous on parle de nos fins de mois. » Autour de cette formule, Emmanuel Macron s'est directement adressé aux gilets jaunes. Le président a même tenté de se mettre à leur place hier matin en reprenant des propos entendus sur les barrages depuis dix jours : « Nous devons traiter les deux ». Une manière de dire que s'il fallait répondre à l'urgence climatique en prenant un virage énergétique, l'exécutif doit aussi entendre le désarroi des gilets jaunes.

« Une réponse pas à la hauteur de l'urgence »
 

Emmanuel Macron a été contraint d'adapter son discours sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Cette feuille de route qui fixe le cap énergétique de la France pour les dix ans à venir manque d'ambition, selon les écologistes. Ils espéraient une sortie plus rapide du nucléaire. Emmanuel Macron a confirmé la fermeture des dernières centrales à charbon d'ici 2022 et l'essor des énergies renouvelables, mais sans faire de croix sur le nucléaire, qui reste à ses yeux un des fleurons de l'industrie française. Le président n'a pas reçu lui-même les représentants désignés par les gilets jaunes mais il a annoncé trois mois de concertation dans les territoires : « Nous devons entendre l'alarme sociale mais sans revenir sur nos engagements en matière environnementale car il y a aussi une alarme climatique. Toutes les 10 minutes, un Français meurt de la pollution, responsable de 48 000 décès par an ».

Emmanuel Macron a annoncé un geste supplémentaire pour les Français qui roulent beaucoup en voiture. La fiscalité sur les carburants sera modulée pour amortir les flambées des cours du baril de pétrole (lire par ailleurs).

Les syndicats ont regretté l'absence de réponses sociales concrètes.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, reste sur ses gardes, même s'il se réjouit de voir sa proposition d'un pacte social pour la transition écologique refaire surface après avoir été enterrée par le Premier ministre Édouard Philippe. « Nous avions dit à l'exécutif qu'il ne pouvait pas traiter le mouvement des gilets jaunes avec le mépris. Le président parle aujourd'hui de contrat social. Il faut maintenant qu'il écoute les préoccupations des Français, celles qui génèrent des inégalités sociales. J'attends maintenant de voir si on est réellement écoutés ».