Retour

Réforme des retraites : la fronde s'organise

Publié le 18/06/2010
Les syndicats, tout à la préparation de la journée d'action du 24 juinpour défendre les retraites, espèrent infléchir la position du gouvernement.
Réforme des retraites : la fronde s'organise
Réforme des retraites : la fronde s'organise
Les syndicats, tout à la préparation de la journée d'action du 24 juinpour défendre les retraites, espèrent infléchir la position du gouvernement.

Le Républicain Lorrain, Vendredi le 18 Juin 2010 / IG
 

 

Le gouvernement s'attend à une mobilisation « certainement forte mais ne la redoute pas », assure Eric Woerth. Photo REUTERS

L'intersyndicale CFDT, CGT, FSU, Solidaires, et UNSA a appelé, hier, à une « mobilisation massive » le 24 juin, lors de la journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles contre la réforme des retraites, dont les mesures ont été annoncées mercredi par le ministre du Travail Eric Woerth.

Les cinq syndicats affirment dans un communiqué commun « que la réforme proposée est inacceptable, injuste, essentiellement à la charge des salariés, sans réponse aux vraies questions ». « Il faut une réaction à la hauteur de l'attaque », insistait hier le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Ultime concertation rejetée

La CGT et FO ont ainsi refusé de rencontrer le ministre du Travail Eric Woerth pour une ultime concertation avant la finalisation par le gouvernement de son projet de réforme. « Nous ne voyons pas ce que nous irions y faire puisqu'il ne s'agit pas de discuter de l'âge légal de départ. Si c'est pour discuter des centièmes derrière la virgule, ce n'est pas la peine », a déclaré un porte-parole.François Chérèque (CFDT), qui a lui accepté de rencontrer Woerth, ne se fait guère d'illusion : « Si le gouvernement ne suit pas, et je pense qu'ils ne vont pas beaucoup bouger, il faut qu'on soit dans la rue le 24 pour montrer notre mécontentement. »

Le ministre du Travail Eric Woerth estime pour sa part que la mobilisation sera « certainement forte » le 24 juin, mais que le gouvernement « ne la redoute pas ». Il juge « excessifs » les propos des syndicats, qui lui ont demandé de retirer sa réforme. « La réalité c'est que si on retire le projet, il n'y a plus de système de retraite ».

Le ministre a exclu de revenir sur les mesures d'âge, mais s'est déclaré plus ouvert à une discussion sur les carrières et la pénibilité.

Au sujet des fonctionnaires, dont le taux de cotisations retraites va progressivement être aligné sur celui du privé, le ministre du Travail a écarté toute compensation.

Alors que le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a jugé les nouvelles dispositions « indispensables », le président centriste de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, a estimé au contraire que la réforme n'était « pas à la hauteur des enjeux et que le compte n'y était pas ».

Par ailleurs, le report de l'âge légal de la retraite à 62 ans est jugé « injuste et inefficace » par 52 % des Français, selon un sondage CSA/Aujourd'hui en France publié hier.