Retraites : l'exécutif se donne du temps ( L'alsace, ER, RL, VM, DNA - Divers / Sa. 31 Août 2019 )

Sur cette réforme à haut risque - la transformation de notre système actuel vers un régime universel à points -, le président de la République abandonne sa stratégie à la hussarde et se donne du temps. Celui de renouer avec les partenaires sociaux et de faire comprendre les enjeux de son futur projet de loi aux Français. Le temps aussi d'enjamber les municipales.

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Du temps, Jean-Paul Delevoye en a pris depuis le début du quinquennat en discutant régulièrement avec les partenaires sociaux pour aplanir les complexités de cette réforme d'ampleur.

Le projet vise à fondre dans un régime universel par points les 42 régimes actuels. Mais les consultations, techniques, ont surtout été suivies par les cercles d'experts. Le gouvernement doit à présent faire de la politique, en communiquant auprès des Français autour du dossier. Et en évitant qu'il ne se fracasse sur l'échéance électorale des municipales.

Pour mener à bien son projet, il doit aussi renouer avec les partenaires sociaux, très critiques à l'égard de la méthode Macron. Avec la réforme de l'Assurance chômage, où il est passé en force en juillet, le gouvernement s'est attiré les foudres de Laurent Berger, patron de la CFDT, rare allié potentiel sur le dossier des retraites.

Le président de la République a créé la surprise en tendant la main au syndicat lundi soir, lors de son allocution à l'issue du G20. Emmanuel Macron a déclaré préférer désormais « un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge ». Un point central pour la CFDT. Mais les déclarations du chef de l'État ont ensuite été atténuées par Sibeth Ndiaye, estimant mercredi que « l'idée de l'âge pivot » n'était pas « enterrée ».