« On a peur que cela ne change pas » (L'ALSACE - VE. 16 MARS 2018)
L'intersyndicale dans le cadre du mouvement national de revendication des Ehpad.
Corinne (son prénom a été modifié à sa demande) travaille au sein d'un établissement de la région colmarienne dans une unité de soins spécialisée Alzheimer depuis moins de trois ans ; non syndiquée, elle a tenu hier à marcher aux côtés de ses collègues, une majorité de militants et militantes syndiquées CFTC, CGT, CFDT, Unsa, estimant que « c'est important. L a situation est critique : où je travaille, il y a un poste et demi pour 30 résidents . On ne nous écoute pas ; on a l'impression d'être des laissés pour compte, des abandonnés ».
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Agnès travaille comme aide-soignante depuis 33 ans, dans le sud du département. « J'ai vu l'évolution de notre métier et de la situation : le manque de personnel, l'absence de soutien, un encadrement qui se limite aux chiffres. On s'use très vite. Pourtant il est magnifique, ce métier. À l'école, on vous apprend les techniques visant à rendre autonome les personnes âgées : mais ce n'est plus possible. »
L'Intersyndicale regroupant la CFDT, la CFTC, la CGT et l'Unsa relaie le mécontentement des personnels qui n'en peuvent plus.
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« Je me bats pour mes parents »« On le dit depuis dix ans : la situation est intenable », rappelle Bertrand Brand, secrétaire général de la CFDT. Et les chiffres de l'Insee sont éloquents : 1,5 million de personnes en état de dépendance en 2020 ; 2 millions en 2040.
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Au départ du cortège, devant la gare de Colmar, un couple de retraités s'apprête à suivre les manifestants, par solidarité : « On ne respecte pas les anciens : on est tous amenés à vieillir mais il faudrait un minimum de dignité. » On est bien loin du compte, tranche Séverine Maggay, aide-soignante à Cernay. « Manque de personnel, manque de temps... On nous demande de faire du fric, de veiller à la rentabilité du service mais on travaille avec de l'humain ! Ce matin, par exemple, elles étaient 3 pour 30 personnes âgées. »
