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La CFDT dans le débat

Publié le 02/12/2010
La commission d'enquêtes publiques préalables au renouvellement de l'autorisation d'exploiter le laboratoire de Bure/Saudron vient de s'achever. À Bure, symboliquement.
La CFDT dans le débat
La CFDT dans le débat
La commission d'enquêtes publiques préalables au renouvellement de l'autorisation d'exploiter le laboratoire de Bure/Saudron vient de s'achever. À Bure, symboliquement.

L'Est Républicain, Jeudi le 02 Décembre 2010 / 24 heures Meuse 
 

 

Alain Gatti, secrétaire général CFDT Lorraine : « Le laboratoire est une opportunité de reconversion du bassin d'emploi ». Photo ER

«Qu'est-ce que vient faire un syndicat dans cette affaire ? », s'est demandé Yves Gry quand on lui a annoncé, cette semaine, à Bure, que la CFDT entendait être contributeur à l'enquête publique dont il préside la commission.

Panique à tribord dans la petite salle du conseil de la mairie, où l'ennui des quatre commissaires a été à peine troublé par quelques militants écologistes et un maire (haut-marnais) inquiet pour le devenir de l'agriculture. Ce dernier craignait l'envolée des prix des terres cultivables sous la pression d'une nécessaire réserve foncière créée par l'Andra autour du projet.

Le maire est pour le renouvellement de l'autorisation d'exploiter le laboratoire. À la condition qu'il vient d'exposer. À un détail près : les sous ! Il en veut plus pour sa commune mais est-il besoin de le préciser ?

« En somme, résume Yves Gry, vous entendez être acteurplutôt que réacteur ».

Les autres contributions ? Des avis défavorables. Tous ? Tous. À une exception près : la CFDT voit dans ce projet une opportunité pour transformer un bassin de vie « qui a morflé, morfle et morflera encore ». Bref, la centrale préfère anticiper et s'associer à la mue.

« En somme, résume Yves Gry, vous entendez être acteur plutôt que réacteur. Sans jeu de mot et sans provocation. » Alain Gatti, secrétaire général CFDT Lorraine, argumente : « Au niveau national, il convient d'étudier une solution pérenne et sécurisée ; l'enfouissement est la seule solution à l'étude. Nous disons donc oui au laboratoire. Sans présager de la consultation publique (en 2013) qui ne devra pas être une parodie démocratique ».

Au niveau local, « le laboratoire est une chance pour l'aménagement de ce territoire rural et une opportunité de reconversion du bassin d'emploi ».

Au niveau social, « nous restons vigilants sur les conditions de travail des entreprises, la formation et la qualification des personnels. Nous allons obtenir - au 1er janvier - l'intégration de 40 salariés d'un sous-traitant (Laborex) par l'Andra ». Jadis opposée au nucléaire, la CFDT adopte une stratégie pragmatique : le laboratoire, c'est l'outil et l'outil, des emplois. A fortiori, si le site accueille un jour un laboratoire pour les agro-carburants de deuxième génération.

En chiffres, le projet est ambitieux : 300 millions d'euros sur la table, un chantier de deux ans, 200 emplois pendant la construction, une centaine pendant l'exploitation expérimentale, 500 emplois à terme.

Bref, il s'agit pour la CFDT de mettre en oeuvre un plan de développement en faveur de l'emploi et des qualifications à partir d'une démarche « partagée et anticipatrice ».

Acteur, pas réacteur ! En somme.

Pascal BAUDOIN