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Laurent Berger : "la cohérence paie" (ER, Me 4 décembre 2019)

Publié le 04/12/2019

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui n'appelle pas à la grève jeudi, était à Nancy ce mardi. Il revient sur son positionnement. Il relève que « les Français sont pour la réforme mais ne font pas confiance au gouvernement actuel pour la conduire ».

Etat d'esprit

« A la fois préoccupé et déterminé. Préoccupé quand notre pays entre dans une période incertaine pour un projet de loi dont personne n'a vu la première ligne. Le gouvernement aurait pu donner des signaux sur les périodes de transition, sur le cas des professionnels des transports, les cheminots et la RATP. Déterminé à aller jusqu'au bout de la logique qui est la nôtre en poussant une réforme de justice et d'égalité, de lisibilité. Notre système actuel est pétri d'inégalités. »

Discussions

« Lorsque nous rencontrerons Delevoye (le haut-commissaire aux retraites) mercredi, nous lui dirons : mettez les cartes sur la table. Qu'avez-vous dans votre besace ? La pénibilité ? L'augmentation significative du minimum contributif ? L'amélioration de la situation des femmes ? Les conditions de retraite progressive ? Quelles mesures pour les précaires ? Quelles modalités de mise en œuvre ? Quelles périodes de transition selon les secteurs professionnels ? Si le gouvernement considère que le sujet à résoudre est budgétaire et prend des mesures paramétriques, la CFDT sera en désaccord. »

  Cohérence

« Il n'y a qu'une chose qui paie, la cohérence. Depuis trois congrès successifs, on porte cette réforme systémique. On va continuer de le faire. Les sondages montrent que les Français souhaitent un régime universel des retraites. Mais ils n'ont pas confiance dans le gouvernement actuel pour le faire. La vraie question, c'est celle-là. »

Positionnement

« J'ai bien des reproches à adresser au gouvernement, mais mon combat n'est pas politique, il est syndical. La CFDT a été très critique sur la réforme de l'assurance chômage. On ne sert de roue de secours à personne, on est ni opposant, ni partisan. »

Calendrier

« Il faut arrêter de faire peur, de faire croire que tout se jouerait maintenant. Nous, nous souhaitons mener les discussions jusqu'au bout. la CFDT ne pourra jamais être accusée de ne pas avoir discuté jusqu'au bout. Le pouvoir décide. La CFDT sera dans son rôle en approuvant, ou pas. On saura en tirer les conséquences. On peut penser que le projet sera écrit en janvier. »

Hystérie

« Certains estiment qu'il n'y a pas besoin de toucher au système actuel. Personne ne rentre vraiment dans le sujet, l'essentiel est que sa propre idée soit celle qui soit retenue. On est dans une société hystérisée, la manière dont on débat dans ce pays nous conduit dans le mur. »

Propos recueillis par Philippe RIVET