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Les CCI refusent « l'asphyxie » ( L'alsace - Divers / Me. 18 Juillet 2018 )

Publié le 18/07/2018

Pour les manifestants mulhousiens, il s'agit ni plus ni moins que d'une «mise à mort» des CCI.

 

  L'alsace

« La fin des CCI nuit gravement à la santé des entreprises »... Un des nombreux messages portés ce mardi midi par les 35 salariés de la délégation mulhousienne de la Chambre de commerce et d'industrie Alsace Eurométropole, qui manifestaient devant leurs locaux. Au même moment, ils étaient une quarantaine réunis devant la délégation de Colmar, place de la Gare, le bras ceint d'un voile noir en signe de deuil. À Strasbourg, le rassemblement organisé devant l'hôtel consulaire de la place Gutenberg a réuni près de 70 salariés, pôle formation inclus.

400 licenciements dans le Grand Est ?
 

Dans le viseur des manifestants, les nouvelles coupes annoncées dans les ressources fiscales des CCI : 100 millions d'euros (MEUR) par an, au niveau national, entre 2019 et 2022, soit 7 MEUR par an pour le seul réseau du Grand Est (L'Alsace d'hier).

« Nous, on évalue à 400 le nombre de licenciements que ça risque d'entraîner dans le Grand Est, sur 950 personnes », chiffre Claudine Schaffhauser (Unsa), s'exprimant à Mulhouse au nom de l'intersyndicale. Ces suppressions d'emplois sont d'autant plus redoutées que le statut des salariés des CCI, « ni fonctionnaires, ni agents de droit privé », suscite des craintes pour les conditions d'accompagnement.

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« Les petites entreprises ne pourront pas payer »
 

Directrice générale de la délégation colmarienne, Myriam Paris cite en exemple une étude sur l'empreinte économique de la CCI à l'échelle de l'Alsace, réalisée par le cabinet Goodwill Management : « Pour 1 EUR dépensé, la CCI génère 41 EUR de retombées », souligne la responsable, pour qui « les entreprises vont y perdre » : « Aujourd'hui, la plupart de nos prestations sont gratuites. Pour compenser la baisse de ressources, l'État nous demande de les facturer au prix du marché, mais les petites entreprises ne pourront pas payer. »

« On s'inquiète énormément pour notre coeur de cible : les petites entreprises - c'est 80 % de notre travail -, les créateurs d'entreprise et les entreprises en difficulté », abonde Claudine Schaffhauser à Mulhouse. Et Fabienne Cironneau, déléguée CFDT, de dénoncer « la discordance » entre les « grands discours » du président de la République sur « les premiers de cordées, le soutien aux TPE/PME, à l'innovation, à l'export » et les coupes budgétaires : « Ce ne sont plus des économies, c'est de l'asphyxie. »

À noter qu'à Colmar, le député Eric Straumann (LR) est venu soutenir les manifestants, dressant un parallèle entre les CCI et les baisses de dotations et de ressources fiscales imposées aux collectivités : « Il y a une volonté d'étouffer financièrement les CCI, alors qu'elles remplissent des missions très fortes », dénonce le député de Colmar.


© Dna, Mercredi le 18 Juillet 2018 

Mobilisation contre le coup de rabot

 logo DNA pour portail CFDT


Inquiets pour leurs emplois, les personnels des trois délégations et des centres de formation alsaciens de la CCI Grand Est ont manifesté hier contre les nouvelles coupes budgétaires annoncées par le gouvernement. 

A COlmar, 30 salaris de la délégation de la CCI Alsace Eurométropole ont participé au rassemblement de protestation.
 
 
 
 

À l'appel de l'intersyndicale nationale CFDT-CFE CGC-UNSA, les salariés du réseau alsacien de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Grand Est ont, comme leurs collègues des autres territoires et régions, affiché hier publiquement leur inquiétude et leur angoisse suite à l'annonce de la nouvelle coupe budgétaire (400 millions d'euros d'ici 2022) évoquée la semaine dernière par le ministre de l'Économie. À Strasbourg, le rassemblement organisé devant l'hôtel consulaire de la place Gutenberg a réuni près de 70 salariés de la CCI Alsace Eurométropole, centres de formation inclus.

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« Voilà plusieurs années, depuis 2012, que l'État rabote chaque année le montant global de la taxe pour frais de chambre qu'il reverse aux CCI. Dans le réseau du Grand Est cette diminution des ressources a été absorbée par des économies de fonctionnement, des départs volontaires et des licenciements limités », a rappelé Maria Drommer Valera, représentante du personnel CFDT à Strasbourg. « Avec ce nouveau coup de rabot, de l'ordre de 7 millions d'euros par an entre 2019 et 2022 pour le Grand Est, on n'aura d'autre possibilité que de faire des économies sur la masse salariale », dénonce sa collègue de l'UNSA Nassira Lazzali. « C'est un retour en arrière et un passage en force alors que le ministre Bruno Le Maire avait promis l'arrêt des coupes budgétaires en 2019 et 2020 ! », ajoute-t-elle.

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