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Les négociations du plan social s'ouvrent lundi ( L'Alsace - Divers / Me. 13 Juin 2018 )

Publié le 13/06/2018

Ricoh Industrie France (RIF), la branche française du géant japonais spécialisé dans la bureautique et l'impression papier, a annoncé le 23 mai dernier la fermeture de ses activités toner et notices d'utilisation avec à la clé 248 suppressions de postes sur le site de Wettolsheim.

L'alsace


248 t-shirts sont accrochés après le grillage, tout autour de l'usine Ricoh, symbolisant les 248 postes qui seront supprimés. 

Olivier Delacourt, délégué syndical CFDT et opérateur de production au sein de l'unité papier thermique craint « de la casse sociale », tandis que du côté de la direction, on assure que « c'est un projet qui vise à dynamiser et pérenniser les activités ».

« On ne s'attendait pas à une annonce aussi brutale »
 

Selon la direction du groupe, un investissement de 20 millions d'euros dans le secteur thermique verra le « redéploiement, et reclassement d'une partie des postes supprimés » ainsi que la « création de nouveaux emplois sur le site de Wettolsheim ». L'objectif est de limiter à 150 le nombre de licenciements secs.

L'annonce des 248 licenciements n'a pas vraiment été une surprise pour Olivier Delacourt, qui sait bien que la bureautique est un secteur en crise. Mais il ne s'attendait pas « à une annonce aussi brutale », d'autant plus que les organisations syndicales étaient en pleines négociations annuelles obligatoires (NAO) avec la direction dans le but de revaloriser les salaires.

Parce qu'ils avaient eu vent des licenciements et que la première réunion des NAO n'avait pas abouti, les cinq syndicats - la CFDT, majoritaire, FO, l'UNSA, la CGT et la CFE CGC - ont tout de suite « pris les devants » et bloqué l'entrée de l'entreprise. « En 24 heures, on est arrivé à un bon résultat », estime Olivier Delacourt, également porte-parole de l'intersyndicale. Après un piquet de grève d'un jour et d'une nuit, les salariés ont été rappelés à la table des négociations et leurs revendications salariales ont été entendues.

Ils ont pu obtenir une augmentation générale de 2 % avec un talon de 50 euros, complétée par 400 euros de prime exceptionnelle comblant les heures de grève. Il s'agissait de « gonfler les salaires de ceux qui allaient partir » suite au plan de licenciements, explique Olivier Delacourt, car les indemnités seront calculées sur cette base.

À présent, le calendrier des négociations concernant les suppressions de postes est en discussion. Il faudra notamment débattre des mesures d'accompagnement, sachant que les départs volontaires sont une des solutions privilégiées par les deux parties. « Il va falloir financer les plans sociaux donc ça risque d'être des années de vaches maigres qui suivent », commente Olivier Delacourt. « On essaie de trouver la méthode la moins brutale pour que les salariés puissent s'en sortir. »

Le maximum de reclassementsen interne
 

« La première étape, c'est de voir si la direction a bien évalué le nombre de licenciements, via des experts, et de faire baisser ce nombre », explique le porte-parole de l'intersyndicale. La seconde consistera à négocier les mesures d'accompagnement. L'enjeu : faire en sorte que le maximum de salariés bénéficie d'un reclassement sur le site de Wettolsheim tel que l'a annoncé RIF. Cependant, tempère Olivier Delacourt, « il se peut qu'il y ait moins de possibilités de reclassement à terme ». Dans ce cas l'objectif sera d'obtenir des formations pour que le groupe « ne crée pas des chômeurs ». Les négociations doivent démarrer ce lundi 18 juin.