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Les salariés en grève ( DNA / VE. 12 OCTOBRE 2018 )

Publié le 12/10/2018

Une centaine de salariés de l'entreprise Isri France de Merkwiller-Pechelbronn ont débrayé hier à partir de midi à l'appel des syndicats CFDT, CFTC et CGT, pour demander une augmentation salariale générale de 3 %.


« L'entreprise a réalisé l'an dernier six millions d'euros de bénéfices, soit un million d'euros de plus qu'en 2016. Si on répartissait équitablement ce bénéfice, à raison de 33 % pour les salariés, 33 % pour l'entreprise et 33 % pour les actionnaires, cela équivaudrait à une augmentation salariale générale de 6,3 %. Nous demandons seulement 3 % », explique Marc Przybylski, délégué de la CGT.
Les propositions de la direction rejetées

« Nous ne demandons pas la lune, renchérit Lucien Kostmann, délégué CFDT. Depuis des années, les salaires sont augmentés à minima. Certaines personnes qui ont vingt à trente années d'ancienneté ne touchent même pas 11 EUR de l'heure. Il faut prendre le taureau par les cornes. »

Les syndicats pointent également des problèmes de recrutement. « Dans le milieu de la métallurgie, Isri est l'entreprise qui paie le moins. Elle fait appel à des travailleurs polonais qui sont payés entre 1800 et 1900 euros quand les salariés internes touchent 1 300 à 1400 euros. Nous voulons juste un salaire décent et pouvoir être attractif pour d'autres salariés français », pointent les syndicats.

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En fin d'après-midi, la direction a fait deux propositions successives aux délégués syndicaux. Elle a finalement proposé 1,8 % d'augmentation et 0,2 % supplémentaire à partir du mois de janvier sans rétroactivité. «Nous avons consulté les grévistes qui ne lâcheront rien en dessous de 2,5 % d'augmentation», a précisé Marc Przybylski.

Sauf accord hier dans la soirée, le mouvement de grève sera donc sûrement reconduit aujourd'hui et les négociations se poursuivront.

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Des employés « sous pression »

À entendre les salariés, qui disent travailler 44 heures par semaine, les conditions de travail ne sont pas au beau fixe. « Moi je fais le boulot de deux personnes. À un moment donné, on n'en peut plus. Il faut embaucher », pointe une salariée qui dit ne pas avoir touché de prime lors de son accident de travail. « Les accidents de travail augmentent car les employés sont sous pression », abonde Lucien Kostmann, délégué CFDT.