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SNCF : une union syndicale inédite (RL / JE. 5 AVRIL 2018)

Publié le 05/04/2018

Désireux d'inscrire leur mouvement dans la durée, les syndicats lorrains de cheminots ont démarré leur conflit en affichant une union sacrée inédite. Hier, à Metz, les quatre syndicats ont eu à cœur de l'afficher.

CGT et Sud-Rail qui défilent côte à côte : « Il n'y a que Macron pour arriver à faire ça », s'amusaient hier les grévistes.

Pas une main levée n'a manqué, hier matin, sur le quai n°1 de la gare de Metz au moment de décider de la reconduction du mouvement de grève à compter de dimanche. Les cheminots ont décidé d'inscrire leur mouvement dans la durée et les grévistes mosellans semblent l'avoir parfaitement intégré. 

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Prêts à aller en justice

Une union sacrée que les quatre syndicats (CGT, Sud-Rail, Unsa Ferroviaire et CFDT) ont affiché localement tout au long de la journée, se passant le mégaphone le matin et défilant côte à côte l'après-midi dans les rues messines.

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La bataille des chiffres galvanise les troupes : « En Lorraine, on tournait mardi à 53 % de grévistes. Les 34 % annoncés par la direction nous font plutôt sourire », explique Jean Riconneau. Le fait qu'elle veuille faire passer la série de grèves perlées sous un même préavis un peu moins. Cela ferait perdre aux grévistes un jour de repos à chaque arrêt supérieur à quarante-huit heures consécutives. « On ira en justice s'il le faut », assurent les syndicats, sûrs de leur fait.

Reçus en préfecture

Dans l'après-midi, ils n'étaient que 250 environ à arpenter les rues de Metz. Une mobilisation moyenne, imputée à la météo. Mais une délégation a été reçue en préfecture pendant quatre-vingt-dix minutes.

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Le mouvement rappelle à Fabrice Stifter, contrôleur de 49 ans, les vingt-six jours de mobilisation de 1995 contre la réforme Juppé sur le régime de retraite et la séparation d'activités : « Mon père m'a conseillé de rentrer à la SNCF. Moi, je l'ai déconseillé à mon fils. Il n'y a plus de famille cheminote. L'entreprise a cassé tout ça. J'ai signé un contrat pour une retraite à 55 ans. J'ai cotisé beaucoup plus pour ça. Mais les règles ont changé en cours de route et on parle maintenant de 62 ans. Tout ça pour une vie de troubadour, toujours loin de mon domicile. »