COVID-19, s’organiser pour répondre à la crise

Publié le 24/03/2020

Pour la CFDT, dans la période, le dialogue social est indispensable. Nous avons l’opportunité de travailler paritairement dans les entreprises et les établissements comme au niveau du territoire sur les enjeux de la préservation de la santé des travailleurs en activité dans la période, tout comme il nous faudra travailler demain aux conditions de la reprise économique.

Avec la crise liée au covid-19, nous connaissons aujourd’hui l’urgence sanitaire la plus grave depuis un siècle. Le gouvernement dit vouloir assurer au mieux la protection de la santé des citoyens et travailleurs, tout en maintenant les activités essentielles. Mais force est de constater que dans beaucoup d’endroits, les conditions ne sont pas réunies. Dans un contexte de pandémie, le maintien d’une activité ne peut se faire qu’en préservant la protection des travailleurs. Trop d’entreprises et d’administrations ne mettent pas à disposition les équipements et moyens nécessaires. Dans beaucoup d’entreprises la tension monte et les salariés veulent faire valoir leur droit de retrait.

Pour la CFDT Grand Est, l’Etat doit urgemment préciser la liste des entreprises et établissements devant suspendre toute activité et la liste de celles devant poursuivre leur activité, afin d’éviter l’escalade et la mise en danger

Pour les entreprises poursuivant leurs activités, il convient d’appliquer la totalité des mesures de prévention visant à limiter la propagation du virus, de fournir aux salariés et aux agents les outils utiles à leur protection, de privilégier le dialogue social :

D’appliquer les règles de confinement à toute personne présentant les premiers symptômes de la maladie

De permettre aux femmes enceintes ainsi qu’aux personnes présentant certaines fragilités de santé de bénéficier d’un arrêt de travail à titre préventif pour leur permettre de rester à domicile (voir la liste édictée par le Haut Conseil de la Santé publique.)

Si une entreprise doit poursuivre son activité, il est indispensable d’élaborer avec les représentants du personnel et de mettre en place un plan de poursuite de l’activité spécifique à l’entreprise intégrant les mesures de protections sanitaires des salariés. Cela passe par :

+ une analyse des expositions potentielles et un repérage des transmetteurs

+ une information des salariés sur la réalité des conduites à risques et des préventions efficaces

+ un plan d'action à l'échelle de l'entreprise, et des différentes zones de travail

+ le tout avec les salariés et leurs représentants

Face à l’urgence, les différents acteurs de l’entreprise ont besoin d’être accompagnés par des professionnels compétents. Les SSTI, comme les autres préventeurs doivent à cette occasion assumer pleinement leur rôle de conseil aux entreprises, direction et salariés. Ils doivent le faire en appliquant pour leurs propres salariés les mesures de protection qui les place en sécurité. Il est paradoxal que dans ce même moment des services de santé au travail interentreprises se soient retirés des actions en entreprise sur injonction du Ministère.

Enfin la CFDT regrette l’insuffisance de dialogue social, pour faire face à cette situation inédite. Trop d’entreprises ont suspendu les CSE, n’ont pas ouvert de discussions avec les organisations syndicales pour prendre le temps de réorganiser les conditions de travail et prendre les mesures nécessaires de protection.

Pour la CFDT, dans la période, le dialogue est indispensable. Il est important de ne pas ajouter des tensions alors que la situation est déjà explosive dans nombre de lieux de travail. Nous avons l’opportunité de travailler paritairement dans les entreprises et les établissements comme au niveau du territoire sur les enjeux de la préservation de la santé des travailleurs en activité dans la période tout comme il nous faudra travailler demain aux conditions de la reprise économique.